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Raymond Depardon. Un moment si doux, au Mucem Marseille, du 29 octobre 2014 au 2 mars 2015

La couleur apparaît dans l’œuvre de Raymond Depardon dès les premières images. Il a alors 16 ans. Depuis, elle l’accompagne dans tous les moments forts : les années de découverte de la photographie, les premiers voyages en Afrique, les grands reportages, puis plus récemment « un moment si doux » qui donne à l’exposition son titre.


Harar, Éthiopie, 2013 © Raymond Depardon / Magnum Photos
Harar, Éthiopie, 2013 © Raymond Depardon / Magnum Photos
L’exposition présente 137 photographies en couleurs  ; 40 ont été spécialement réalisées pour l’exposition au MuCEM, dont 23 prises à Marseille. Avec la couleur comme fil conducteur, elle invite à une déambulation dans l’œuvre et la vie de l’artiste depuis la fin des années 1950 jusqu’à aujourd’hui.

Les années déclic

Je ne savais pas que j’étais un photographe de la couleur. Elle était pourtant là. Dès les premières images, Raymond Depardon.
Chez Raymond Depardon, la couleur est liée à l’enfance. Ses premières images sont celles de sa mère, des animaux de la ferme de ses parents, du tracteur rouge, de la toile cirée dans la cuisine. Il n’a pas encore 20 ans quand « il monte » à Paris, il s’installe dans l’arrière-boutique d’un photographe de l’île Saint-Louis où il se photographie sur son scooter. Il devient photographe reporter, il photographie Édith Piaf, on l’envoie en Afrique, il découvre le monde. Depuis, la couleur accompagne sa curiosité.

Reporter

Dans les années 1970 et 1980, Raymond Depardon travaille pour de grandes agences : Dalmas, Gamma, Magnum. Il photographie en couleurs, il pense en couleurs, questionnant l’être humain et la bonne distance avec le réel. Au Chili en 1971, à Beyrouth en 1978, à Glasgow en 1980 il ne cherche pas l’événement mais ce qui se passe autour, dans les marges. Ce sont des reportages fondateurs.

Chili

En 1971, deux ans avant la mort de Salvador Allende, il photographie les Indiens Mapuche qui luttent pour vivre sur la terre de leurs ancêtres. Il observe les hommes qui travaillent les champs et pense alors à son père. Il a 28 ans, il interroge son rapport au monde et au sujet, il cherche une nouvelle voie.

Beyrouth

En 1978, envoyé par le magazine allemand Stern, c’est à Beyrouth qu’il choisit de prendre ses distances avec le reportage, il ne photographie pas la guerre civile mais ses conséquences. Raymond Depardon y reste un mois, photographiant passionnément en couleurs. Son reportage fera le tour du monde.

Glasgow

En 1980, à la demande du Sunday Times il part à Glasgow. Photographe du Sud et du désert, il pense que Glasgow est aux antipodes de sa photographie. Il découvre pourtant les lumières du Nord, il s’en souviendra plus tard lorsqu’il photographiera le nord de la France. À Glasgow il se pose des questions d’anthropologue : comment éviter l’exotisme, quelle distance adopter ? Dans les grandes villes Raymond Depardon se sent comme un exilé de l’intérieur ; jeune homme, il en a souffert à son arrivée à Paris. Glasgow qui ne sera jamais publié anticipe le travail sur les grandes villes qu’il expose à la Fondation Cartier pour l’art contemporain en 2004.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 25 Septembre 2014 à 23:15 | Lu 140 fois

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