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Propos d’Europe 13. Le musée d’une nuit (Script for leaving traces) Fondation Hippocrène, Paris, du 3 octobre au 20 décembre 2014

Pour la 13e édition de Propos d’Europe et dans le cadre de son nouveau cycle de partenariats avec des fondations européennes initié en 2013, la Fondation Hippocrène invite cette année la DRAF (David Roberts Art Foundation) de Londres.


Tamara de Lempicka Sur la Plage (On the Beach), c.1926 Courtesy David Roberts Collection, London. © ADAGP, Paris 2014
Tamara de Lempicka Sur la Plage (On the Beach), c.1926 Courtesy David Roberts Collection, London. © ADAGP, Paris 2014
Elle accueille ainsi, du 3 octobre au 20 décembre prochains, une exposition conçue par le commissaire Vincent Honoré, directeur de la DRAF. Intitulée Le musée d'une nuit (script for leaving traces), celle-ci rassemble une sélection d’une trentaine d’œuvres issues des 2000 pièces constituant la David Roberts Collection, montrées pour la première fois hors du Royaume-Uni, ainsi que des commandes spécifiques.

Des peintures, dessins, photographies, sculptures, installations, éditions inédites d’artistes modernes tels Man Ray ou Tamara de Lempicka, et contemporains : Jakuta Alikavazovic, Yto Barrada, Nina Beier & Marie Lund, Martin Boyce, Enrico David, Michael Dean, Ayan Farah, Lito S. Freeman, Bethan Huws, Pierre Huyghe, Sergej Jensen, Renaud Jerez, Sarah Lucas, Benoît Maire, Marlie Mul et Rosemarie Trockel, investissent l’ancienne agence d’architecture construite en 1927 par Robert Mallet-Stevens, siège de la Fondation.

« Chaque bâtiment de Mallet-Stevens ressemble à ses décors pour le cinéma, et les personnes qui les traversent à des acteurs. L’architecture de Mallet-Stevens, comme les décors de cinéma, opère par indications (socle, fenêtre, cheminée, etc. tout juste défini pour qu’on le reconnaisse), agit par suggestion, demande au spectateur une recomposition de la totalité à partir de fragments qui lui sont fournis. » écrit l’historien de l’architecture Fernando Montes.

L’agence - ou l’atelier - de Mallet-Stevens (1886-1945), fondateur de l'Union des Artistes Modernes (1929), est construite pendant l’âge d’or de l’architecture moderniste dans une rue de Paris conçue par l’un des architectes majeurs, avec Le Corbusier, de l’époque. Cependant, l’œuvre de Mallet-Stevens disparaît rapidement après le décès de l’architecte. De ses constructions, il ne reste à peu près rien : seulement des traces. La plupart des villas sont restées inachevées ou ont été altérées, les immeubles ont été détruits ou dénaturés. Il faut attendre une rétrospective au Centre Pompidou en 2005 pour que son œuvre commence à acquérir une reconnaissance davantage publique.

L’exposition se développe à partir du contexte dans lequel elle se déploie. Elle compose avec ces deux premières données : l’architecte et le collectionneur. Montrer une collection révèle le portrait en creux de celui qui la constitue. Cela amène également à penser la collection non comme un processus d’accumulation, mais comme une dynamique de la perte, fondamentalement. Exposer des œuvres dans un bâtiment de Mallet-Stevens revient aussi à investir un souvenir d’architecture tout autant qu’un décor de film muet (Mallet-Stevens débute en construisant des décors, pour le réalisateur Marcel L’Herbier en particulier).

Au-delà des pièces de la David Roberts Collection qui sont présentées, des artistes suivis depuis longtemps par la DRAF ont été invités à participer à l’exposition via des commandes spécifiques. Benoît Maire a ainsi conçu une installation intégrant autant ses propres œuvres que celles d’autres artistes. Nina Beier & Marie Lund réactivent quant à elles une performance déjà proposée à la DRAF en 2008. Renaud Jerez présente une nouvelle intervention in situ, au sol, tandis que Lito S. Freeman, pour sa première exposition publique, expose un assemblage de plaques de bois brutes peintes à l’huile.

Propos d’Europe 13 : Le musée d'une nuit (script for leaving traces) est une exposition qui propose une expérience de la perte. Les notions de trace, de conservation, de disparition ou de ruine, alimentent une fiction dans laquelle des œuvres des années trente à aujourd’hui jouent d’une certaine fragilité formelle. Elles orchestrent une exposition qui s’avère être sa propre trace, dans un lieu qui n’est plus que le reflet de ce qu’il a été.

Pratique

Fondation Hippocrène
12, rue Mallet-Stevens
75016 Paris
Métros : Ranelagh - Jasmin Bus : 22
Tél. : 01 45 20 95 94
www.fondationhippocrene.eu

Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 16 Octobre 2014 à 23:44 | Lu 95 fois

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