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Peplum, du 9 octobre 2012 au 7 avril 2013, Musée gallo-romain de Lyon - Fourvière et Musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal - Vienne

Une exposition, deux sites, deux approches pour porter un regard nouveau sur le péplum.
Une occasion unique de découvrir toutes les facettes et les plus grands moments de ce genre cinématographique.


Peplum, du 9 octobre 2012 au 7 avril 2013, Musée gallo-romain de Lyon - Fourvière et Musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal - Vienne
L’Antiquité spectacle
L’exposition Peplum prendra une forme originale : extraits de films, affiches et décors seront immergés dans les collections, pour donner vie aux différents thèmes du parcours permanent.
En général, les réalisateurs de péplums n’ont pas cherché à faire œuvre historique. Il n’est pas question de considérer le péplum comme une reconstruction fidèle du passé, ni de confondre les reconstitutions cinématographiques avec l’archéologie expérimentale ! Même si certains films récents respectent les faits, on sait que dans le détail, ils ne sont pas exempts d’erreurs. Les spécialistes de la gladiature et de l’armement romain relèvent de nombreuses invraisemblances dans l’équipement et la manière de combattre des acteurs de Gladiator. Pourtant ces mêmes spécialistes reconnaissent que les premières scènes du film -le choc des légions romaines contre les Germains- restituent la violence et l’horreur des combats bien mieux que les armes, sagement étiquetées, des vitrines de nos musées.
Concrètement, cinq points du parcours permanent du musée ont été retenus : le cinéma y sera intégré dans des « folies », pour reprendre au scénographe ce terme désignant les petits pavillons résidentiels édifiés au 18e siècle à la campagne. Elles abriteront des écrans diffusant des extraits de films en accord avec le thème de la collection ainsi que des vitrines proposant des affiches et des costumes. Enfin, sur certains points, des décors en trois dimensions animeront l’espace.

Amphithéâtre et gladiateurs
La recherche de l’amphithéâtre a longtemps été le moteur de l’archéologie lyonnaise. L’inscription qui figurait au-dessus de l’entrée principale, portant le nom du fondateur, est présentée avec quelques gradins réservés à des représentants officiels des cités de la Gaule. Au cinéma, l’amphithéâtre (souvent confondu avec le cirque) est un lieu emblématique du monde romain. Les spectacles sanglants qui s’y déroulent suscitent répulsion et attrait. Le héros est soumis au jugement du public et de l’empereur, par le fameux pouce levé qui accorde la grâce (missio) du combattant. Les extraits de films sont tirés de Spartacus de S. Kubrick, 1960 et du film de D. Daves, Les Gladiateurs, 1954. Le spectateur prendra place sur quelques gradins dressés en vis-à-vis des originaux en pierre provenant de l’amphithéâtre.

Les empereurs au cinéma (Claude et les autres)
L’empereur Claude (41-54) entretient un rapport privilégié avec Lyon : il est né à Lugdunum, et c’est là qu’a été trouvée La Table claudienne, qui reproduit un de ses discours prononcé à Rome. Les historiens fournissent des témoignages contradictoires sur Claude : intellectuel érudit pour les uns, psychiquement déficient pour d’autres. Ces deux aspects transparaissent dans les films qui seront présentés : I Claudius (J. Von Sternberg, 1937 et H. Wise, 1977). Parmi les objets présentés, figurera le costume de César que portait A. Delon dans le film Astérix (prêt de la Cinémathèque).

L’armée romaine
Á Lugdunum, la sécurité est assurée par la cohorte urbaine, une unité d’élite présente aussi à Rome et à Carthage. De nombreux militaires, simples soldats ou gradés, sont connus par leur épitaphe : la plupart d’entre eux, après 20 années de service effectuées par temps de paix, ont intégré la vie civile comme vétérans. A contrario de ce paisible tableau, c’est l’armée en action que se plait à traiter le cinéma : des grandes scènes de bataille, des mouvements de foule avec débauche de figurants et d'effets spéciaux, qu’on découvrira avec des extraits de Massada (B. Sagal, 1981) et Gladiator (R. Scott, 2000).

Dieux romains et orientaux
Dans l’Empire romain, les dieux sont partout présents et chacun est libre d’honorer les divinités de son choix, pourvu qu’il ne remette pas en cause la religion officielle de l’Empire. Cette diversité transparaît dans les collections, avec les divinités d’origine gauloise, celles du panthéon gréco-romain et les cultes dits orientaux, importés d’Égypte et du Proche-Orient. Ces derniers, avec leur caractère secret (« cultes à mystère »), ont souvent fasciné les réalisateurs de péplums, comme on le découvrira dans L’enlèvement des Sabines (R. Pottier, 1961), Massada (M. Bonnard et S. Leone, 1959) et Cabiria (G. Pastrone, 1914)

Les jeux du cirque
Plus encore que l’amphithéâtre, le cirque (ou hippodrome) est le lieu des spectacles les plus populaires du monde romain, comme on peut le voir sur la mosaïque sur laquelle figurent de façon très réaliste les différents moments d’une course de chars : le départ imminent, avec la tribune officielle d’où sera lâchée l’écharpe blanche qui donnera le signe d’ouvrir les stalles, la violence de la compétition, avec les attelages qui ont, selon la formule latine « fait naufrage » dans les virages, la promesse de la récompense, avec les deux personnages centraux qui tiennent la palme et la couronne du futur vainqueur. Ce dernier empochait surtout une somme importante, provenant des paris que les spectateurs engageaient sur une des quatre couleurs que portaient les concurrents. Les extraits de plusieurs versions de Ben-Hur (S. Olcott, 1907, F. Niblo, 1925, W. Wyler, 1959) sont évidemment les mieux à même de restituer l’intensité dramatique de ces spectacles. Plusieurs chars reconstruits en décor rappelleront ce qui demeure la scène la plus fameuse de toute l’histoire du péplum.

Navigation et commerce
Le thème du voyage sur la mer et ses dangers, omniprésent dans la mythologie et la littérature ancienne, trouve un écho dans le musée grâce aux nombreux produits importés de la Méditerranée -vins, huile d’olive, conserves et sauces de poissons- dont l’amphore est le symbole. Certains de ces chargements n’arrivèrent jamais à bon port : leurs épaves constituent de précieux jalons pour reconstituer les voies commerciales de l’Empire. Lugdunum est en lien direct avec la mer, via Arles et le cours du Rhône, grâce aux nombreuses compagnies de navigation, les Nautes, dont le siège était dans la presqu’île de Lyon. Au cinéma, le voyage est plus souvent mythologique, avec Ulysse (M. Camerini, 1953), Jason et les Argonautes (D. Chaffey, 1963)… que le visiteur découvrira au sein d’un décor évoquant la proue d’un navire.

Vin et banquets
L’archéologie du vin est aujourd’hui à la mode. Les études les plus récentes soulignent son rôle dans la vie politique de la Gaule indépendante où le vin, produit de luxe, a été importé massivement dès le 2e siècle avant J.-C. Quelques décennies après la Conquête, le développement rapide de la viticulture gagnera même les régions les plus reculées, sous la protection de Dionysos-Bacchus, une des divinités du panthéon gréco-romain les plus représentées. Dans les riches maisons romaines, la taille du triclinium, la salle à manger où sont dressés les lits de repas, et son décor de mosaïque confirment l’importance du banquet dans la vie sociale des habitants. Ce banquet, lieu commun du péplum, où s’étalent le luxe et la débauche d’une antiquité souvent présentée comme décadente. Parmi les extraits : Ulysse (M. Camerini, 1953), Les Bacchantes (G. Ferroni, 1960), Cléopâtre (J. L. Mankiewicz, 1963) et L’enlèvement des Sabines (R. Pottier, 1961).

Les premiers chrétiens
Lyon s’honore d’avoir accueilli la plus ancienne communauté chrétienne de la Gaule, connue grâce au récit du martyre de 177, d’où le titre de Primat des Gaules que porte aujourd’hui encore son archevêque. Les premières traces archéologiques du culte chrétien à Lyon sont quant à elles plus récentes : les édifices les plus anciens sont datés de la fin du 4e siècle, postérieurs à l’Édit de Milan qui met fin aux persécutions en 313. Au cinéma, il n’est pas rare que les héros croisent Jésus ou bien soient confrontés, victimes ou bourreaux, aux persécutions des premiers chrétiens. Parmi les incontournables du genre, figurent Quo Vadis ? (E. Guazzoni, 1913 et 1951) ainsi que Fabiola (A. Blasetti, 1947).


Cette exposition est organisée par le Conseil général du Rhône en partenariat avec :
L’Institut Lumière
Les Nuits de Fourvière
Le Conservatoire de Lyon
L’Office de Tourisme de Vienne et du Pays Viennois
Les cinémas Gaumont Pathé
La Cinémathèque française

Practica notitia

Présentée par les musées gallo-romains du Rhône du 9 octobre 2012 au 7 avril 2013
Du mardi au dimanche de 10h à 18h
Billet couplé : 7 € / T.R : 4.50 €
Entrée gratuite le jeudi

Musée gallo-romain de Lyon – Fourvière
17 rue Cléberg – 69005 Lyon
Renseignements au 04 72 38 49 30

Musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal - Vienne
R.D 502 – 69560 Saint-Romain-en-Gal
Renseignements au 04 74 53 74 01

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 18 Septembre 2012 à 20:56 | Lu 343 fois

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