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Peintres caravagesques italiens, peintres de la réalité. Une exposition exceptionnelle à la galerie G. Sarti, Paris, du 11 avril au 12 juillet 2013

En 2012, une double exposition a rendu hommage au Caravage (1571-1610) et à ses suiveurs européens au musée Fabre de Montpellier et au musée des Augustins de Toulouse, dans le cadre des manifestations organisées pour fêter le quatre-centième anniversaire de la mort de l’artiste lombard.



Légende image 1/3 : Monogrammiste DCI (Giovanni Martinelli ?) «La Mort s’invite au banquet» (entre 1625 et 1638)

À Paris, la galerie G. Sarti crée l’événement en organisant une exposition de qualité muséale, qui réunit vingt-deux tableaux exceptionnels d’artistes italiens ayant travaillé dans la lignée du Caravage. Du "premier cercle" avec Bartolomeo Manfredi, Giovanni Battista Caracciolo, Cavarozzi, aux différentes écoles (Jusepe de Ribera, Andrea Vaccaro, Luca Giordano, Artemisia Gentileschi, Bernardo Strozzi, Daniele Crespi, Guido Reni), l’accrochage offre au public le plus bel ensemble d’oeuvres caravagesques jamais réuni en galerie.

Dans le sillage du Caravage

Peu d’artistes peuvent s’enorgueillir d’avoir eu la postérité du Caravage.
Dès sa mort à Rome en 1610, et au cours des années qui suivent, son style bouleverse totalement le paysage artistique. Les peintres réinterprètent les principes qui ont fait la force et l’originalité du maître, le clair-obscur, les personnages empruntés à la vie réelle, l’expression exacerbée des visages, le mélange audacieux du sacré et du profane, avec un goût affirmé pour la dramatisation. Caravage n’a eu de son vivant ni école, ni atelier, ni élèves, et la plupart des peintres que l’histoire de l’art a réuni sous l’appellation de « caravagesques » ne l’ont jamais côtoyé, ni même jamais vu.

L’influence de son art sur leurs créations n’en est pas moins certaine, mais à des degrés différents. Certains peintres appartiennent au « premier cercle » et produisent des oeuvres proches de celles du maître, comme Giovanni Battista Caracciolo, sans doute le plus caravagesque de tous, et Bartolomeo Manfredi - qui avec l’accord tacite du maître va élaborer des modèles qui seront repris par les artistes. D’autres, avec parfois plusieurs décennies d’écart, empruntent des principes de construction ou de lumière mis au point par le Caravage, et s’inscrivent dans son sillage par l’expressivité d’un visage (les bourreaux de la Flagellation de Daniele Crespi), une ambiance crépusculaire, une nature morte (dans le Saint Jean-Baptiste du Maître de Baranello), tout en s'inspirant également d'autres courants.

Dans certains cas il serait plus juste de parler de Naturalisme que de Caravagisme, face à une peinture de la réalité assagie, moins tendue, moins violente, moins dramatique (le Saint Laurent d’Andrea Vaccaro, l’Allégorie de l’Astronomie d'Artemisia Gentileschi, deux tableaux peints vers 1635).

Une réunion de chefs-d’œuvre

Signés de grands artistes des écoles romaine, napolitaine, toscane, génoise, lombarde et bolonaise, tous les tableaux présentés dans cette exposition ont été réunis par Giovanni Sarti au cours des dix dernières années. L’accrochage rassemble en majorité des peintres très célèbres, mais aussi quelques autres qui méritent d’être redécouverts, à l’instar d’Agostino Melissi (la galerie G. Sarti a d’ailleurs publié un ouvrage consacré à sa remarquable Pietà) ou de ce peintre anonyme toscan auteur d’un saisissant Enlèvement de Ganymède montrant l’enfant abandonné contre l’aigle, sur un fond de ciel nuageux. Parmi les autres grands chefs-d’oeuvre de l’exposition figurent le Saint Sébastien de Bartolomeo Manfredi, puissant et expressif, deux tableaux de Jusepe de Ribera - une oeuvre de jeunesse connue et documentée (Saint Philippe), et une vraie découverte, le très mystique Roi David. Sans oublier le Roi Clovis d’Orazio Riminaldi, qui étonne par son sujet typiquement français traité dans un savant mélange de caravagisme et de classicisme. Pour prolonger cette exposition unique, un important catalogue est publié (une édition française et une édition anglaise ; éd. Galerie G. Sarti) qui, sous la signature de spécialistes, fait le point sur ces vingt-deux oeuvres d’exception, dont certaines ont fait l’objet d’attributions ou de réattributions très récentes.

La Galerie G. Sarti Créée à Londres en 1976 et installée depuis 1996 à Paris dans un bel hôtel particulier, 137 rue du faubourg Saint-Honoré, la galerie G. Sarti est aussi connue pour sa spécialité de tableaux italiens primitifs et Renaissance (XIIIe-XVIe siècles).

Pratique

L’exposition «Peintres caravagesques italiens, peintres de la réalité» est ouverte du 11 avril au 12 juillet 2013, du lundi au vendredi de 9h30 à 13h et de 14h à 18h30.
Possibilité de visites commentées gratuites, sur réservation.
01 42 89 33 66.
www.sarti-gallery.com

Galerie G. Sarti
137 Rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris

Pierre Aimar
Mis en ligne le Samedi 23 Février 2013 à 01:24 | Lu 466 fois

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