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Paroles de palette. Diodore Rahoult (1819-1874). Dessins, Bibliothèque d’étude et d’information Peintures, Musée de l’Ancien Évêché, Grenoble, du 15 novembre 2013 au 1er avril 2014

Apprécié de son temps, mais injustement tombé dans l’oubli au XXe siècle, Diodore Rahoult n’en est pas moins un dessinateur hors pair et un peintre talentueux de son époque. Une exposition exceptionnelle, d’une rare richesse, sur l’œuvre de cet artiste qui n’a cessé de croquer et de peindre des scènes du monde qu’il côtoyait, est aujourd'hui offerte au public en deux lieux.


Paroles de palette. Diodore Rahoult (1819-1874). Dessins, Bibliothèque d’étude et d’information Peintures, Musée de l’Ancien Évêché, Grenoble, du 15 novembre 2013 au 1er avril 2014
Jamais encore pareille rétrospective ne lui avait été consacrée. Diodore Rahoult se révèle tour à tour paysagiste, portraitiste, caricaturiste, animalier, aquarelliste, auteur d’ensembles prestigieux de décors peints, illustrateur d’oeuvres imprimées, peintre de genre, particulièrement sensible aux représentations de la vie quotidienne de son temps ou à celles d’un passé réinventé : ses dessins trouvent naturellement leur aboutissement sous le trait de son pinceau. De sa formation jusqu’à sa consécration, avec la réalisation du décor du Musée-Bibliothèque de Grenoble, en passant par ses séjours en Italie et ses pérégrinations à travers le Dauphiné, ce créateur plonge le visiteur dans les moeurs et les coutumes de sa province natale, dans le pittoresque de figures italiennes, ou dans des scènes édifiantes autour de thèmes empruntés à la littérature ou à l’histoire.

Paroles de palette est déclinée en deux lieux donnant ainsi à voir les deux versants du travail de l’artiste. Le Musée de l’Ancien Évêché expose soixante-dix huiles et aquarelles provenant de collections publiques et privées. La Bibliothèque d’étude et d’information, qui conserve son fonds d’atelier, présente plus de cent cinquante dessins ainsi que des oeuvres imprimées.

Redécouvrir aujourd’hui tant les dessins que la peinture de Diodore Rahoult invite à s’imprégner du goût et des idéaux de la société du Second Empire, sur laquelle l’artiste pose un regard facétieux et empli de tendresse.

Diodore Rahoult (1819-1874). Parcours d'artiste. Une rigueur académique, une œuvre multiple

Né en 1819 dans une famille de confiseurs grenoblois, Diodore Rahoult fait rapidement le choix d'un apprentissage et d'une carrière artistiques. À 17 ans, il s'inscrit, avec son ami Henri Blanc-Fontaine, dans l'atelier privé du peintre Horace Mollard à Grenoble avant de rejoindre, dès 1842, l'atelier parisien renommé de Léon Cogniet (ancien élève de Guérin ayant formé Delacroix et Géricault). L'enseignement y est assez libéral mais non moins rigoureux : l'élaboration de dessins préparatoires - détails et ensemble - permet d'ajuster et d’équilibrer la composition des œuvres.

Riche de cet enseignement, Diodore Rahoult part pour Rome début 1846. Reçu à la Villa Médicis et doté de permissions pour travailler au Vatican, il complète ses connaissances et son répertoire, découvrant les antiques et les maîtres de la Renaissance. Ses promenades lui permettent de remplir ses carnets de croquis et de peindre paysages et personnages. Cette solide formation lui confère une démarche de travail académique, de l'esquisse au dessin, puis à l'œuvre peinte ou imprimée. Il maîtrise toutes les techniques : dessin, peinture à l'huile, aquarelle, décor peint. S'il apparaît comme un artiste à la technique classique, il s'avère pourtant d'une grande modernité dans le traitement de certains motifs et sujets. De retour d'Italie, il installe son atelier à Grenoble, ville dans laquelle il décède en 1874.

Ses sources d'inspiration sont diverses, mais souvent attachées à son Dauphiné natal ou aux pays qu'il visite comme l'Italie. Éclectique, il explore divers sujets picturaux et s'essaie à tous les genres : paysage, scène de genre, peinture galante, peinture religieuse et allégorique, peinture historique, portrait et nu. L'intérêt qu'il porte au monde qui l'entoure fait de lui un fin observateur de ses contemporains. Parallèlement aux représentations idéalisées propres aux scènes de genre qu'il affectionne, il sait aussi rendre avec habileté des scènes réalistes où l'émotion a toute sa place. En témoigne le magistral travail d'illustration de son œuvre de prédilection, le Grenoblo malhérou, recueil de poèmes en patois sur les malheurs de la ville inondée.

Sans relâche, il créé et s'active à la diffusion de son travail. On le retrouve dans les Salons à Grenoble, bien-sûr, mais aussi à Montpellier, Saint-Étienne, Lyon et, consécration suprême, à Paris. Il exécute des travaux de commande, comme la réalisation, avec son ami Henri Blanc-Fontaine, des décors peints du nouveau Musée-Bibliothèque de Grenoble.

Doté d'une sensibilité romantique, Diodore Rahoult demeure tout au long de sa vie un homme ouvert à la nouveauté. Les peintures de sa dernière période artistique laissent imaginer un intérêt pour ces nouvelles recherches conduites par ceux que l'on nommera plus tard les Impressionnistes.

Quelques repères biographiques
2 décembre 1819 – Naissance de Charles Diodore Rahoult à Grenoble. Son père est marchand confiseur à l’angle de la rue Brocherie et de la place aux Herbes.
Début des années 1830 – Formation, avec son ami le peintre Henri Blanc-Fontaine, dans l'atelier du peintre grenoblois Horace Mollard
1837-1838 – Rédaction de son Journal
1842-1845 – Formation à Paris dans l’atelier de Léon Cogniet, avec Henri Blanc-Fontaine
1846-1847 – Séjour en Italie
1852 – Réalisation avec Henri Blanc-Fontaine du décor de la chapelle de la Vierge de l’église Saint-André de Grenoble
1860-1864 – Édition illustrée du Grenoblo malhérou, recueil illustré des poèmes en patois du Dauphiné de Blanc dit La Goutte, préfacé par George Sand
1861 – Réalisation des décors peints du café Cartier à Grenoble
1866 – Présentation de La Porte close aux Salons de Paris et de Grenoble
1868 – Commande municipale pour décorer l’intérieur du Musée-Bibliothèque de Grenoble
1868-1869 – Second voyage du peintre en Italie, avec Henri Blanc-Fontaine dans un premier temps, puis il reste seul à Rome où il installe un atelier (janvier- juin 1869)
1869-1870 – Réalisation avec Henri Blanc-Fontaine des peintures murales du Musée-Bibliothèque de Grenoble
15 septembre 1870 – Mariage avec Françoise Gualino, union restée sans enfant
23 mars 1874 – Décès des suites d'une crise d’apoplexie
25 avril 1874 – Hommage de la ville avec une exposition de ses œuvres au Musée-Bibliothèque

Renseignements pratiques

Musée de l'Ancien Évêché
2 Rue Très Cloîtres
38000 Grenoble
France
09:00 – 18:00


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Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 7 Novembre 2013 à 11:09 | Lu 292 fois

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