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Oman et la mer, au Palais de Chaillot à Paris, 16 octobre 2013 au 5 janvier 2014

Le Sultanat d’Oman présente, au musée national de la Marine de Paris, « Oman et la Mer », une exposition retraçant l’histoire fascinante qui rapproche la France du patrimoine maritime omanais.


Oman : un voyage au pays de Sinbad le marin

Oman et la mer, au Palais de Chaillot à Paris, 16 octobre 2013 au 5 janvier 2014
Trait d’union entre l’Inde et l’Afrique, Oman est riche de la variété et de la beauté de ses paysages, alliant montagnes escarpées, déserts et plages de sable doré. Éclats d’azur de l’océan, soleil d’Arabie,
luxuriantes palmeraies et architecture majestueuse... la magie omanaise opère à chaque instant.

Véritable invitation au rêve et au voyage, l’histoire omanaise s’est nourrie au fil des siècles des aventures fantastiques d’une civilisation partie affronter une mer déchainée pour développer le commerce maritime sur les routes des épices et de l’encens. Selon ces légendes, le personnage des Mille et une nuits, Sinbad le marin fut inspiré par un marin omanais, originaire de la ville de Sohar, qui réalisa en 750 le premier voyage aller-retour de Mascate à Canton.

Surnommé le sultanat de la mer, Oman est entouré par l’Océan Indien au Sud, et par le Golfe arabique au Nord qui se rejoignent dans la mer d’Oman. Quelques 3 165 km de côtes ont fait de ce pays une importante place du commerce maritime entre l’Orient et l’Occident. Le Sultanat d’Oman a ainsi développé un patrimoine maritime grandiose qui fascina nombre de marins voyageurs au fil des siècles. Parmi eux, l’amiral François-Edmond Pâris, spécialiste des embarcations et navires du monde. Lors de trois campagnes autour du monde, ce dernier dessina, décrivit et releva de nombreux bateaux « extra-européens ». Animé d’un esprit d’exploration scientifique propre à cette époque, l’amiral Pâris définit alors un nouveau champ d’étude : « l’ethnographie nautique ».

La situation géographique, les vents de la mousson favorables et le goût inné de son peuple pour l’aventure et le commerce ont fait d’Oman un lieu de passage incontournable sur l’une des plus anciennes voies de communication entre Orient et Occident. L’âge d’or du commerce omanais se situe entre le VIIe et le XVe siècle avec l’ouverture de la route maritime de la soie. Les plus grands ports de cette période dite « classique » (Mascate, Sohar, Qalhat et Sur) étaient des centres d’échanges économiques et culturels entre civilisations. Ce réseau commercial permit la circulation de trésors précieux : encens, cuivre, épices et dattes - produits typiquement omanais - étoffes indiennes, soie ou céramiques chinoises.

L’art omanais de la navigation

Construction de bateau omanais in Lumières d’Oman J.C Crosson, B. Le Cour Grandmaison, Gallimard, 2002 © musée national de la Marine
Construction de bateau omanais in Lumières d’Oman J.C Crosson, B. Le Cour Grandmaison, Gallimard, 2002 © musée national de la Marine
Un art traditionnel
Depuis 5 000 ans les marins omanais ont prouvé leur aptitude au voyage et leur talent d’aventuriers : des escales de port en port aux longues traversées, les bateaux omanais, dont il subsiste aujourd’hui quelques rares exemplaires, sillonnaient les océans en assurant le transport des marchandises précieuses. Avec leur poupe haute, l’étrave élancée et les typiques voiles trapézoïdales en coton, ils témoignaient du haut degré d’accomplissement omanais dans le domaine de l’architecture navale traditionnelle. Réalisés selon les méthodes ancestrales – en utilisant du bois de teck imputrescible importé d’Inde pour la quille et de Malabar pour le mât – ces navires étaient cousus au moyen de cordages en fibre de coco ou en clouant des planches à la charpente. Contrairement aux bateaux européens, ils sont classés selon la forme de la coque et peuvent être repartis en deux catégories. La première regroupe les bateaux à poupe carrée, témoignant d’influences européennes, dont le principal est le Baggala, grand boutre de commerce. La deuxième rassemble des navires à poupe pointue, relevant d’un héritage local, parmi lesquels figurent principalement le Bedan de pêche et le Zarookah.

Des techniques de navigation ancestrales
Les premiers navigateurs omanais utilisaient des instruments et des techniques très simples pour s’orienter, comme l’observation de la couleur de l’eau et du vent. La traversée des grandes étendues désertiques a incité les omanais à recourir aux étoiles et à l’utilisation des outils rudimentaires permettant de calculer la latitude pour trouver leur route. Le plus connu d’entre eux était le Kamal, petite planche de bois reliée à une ficelle, adapté à la hauteur des étoiles polaire et circumpolaires. Les distances calculées étaient interprétées grâce à des tables de déclinaisons contenues dans de véritables bibles maritimes.

Au fil des siècles, l’art de la navigation est devenu de plus en plus précis, permettant aux bateaux de parcourir de plus longs trajets sans encombre avec leurs cargaisons précieuses. Des techniques de construction européennes ont été adoptées et l’avènement de l’ère pétrolière a bouleversé les modes de vie et les échanges commerciaux.

Oman aujourd’hui et demain

« Jewel of Muscat » © Alessandro Ghidoni
« Jewel of Muscat » © Alessandro Ghidoni
Ces dernières années, Oman a souhaité renouer avec son passé maritime tout en se tournant vers l’avenir, conscient que l’essor de son commerce maritime et la renommée de ses navigateurs contribuent au rayonnement et au développement du pays.

Ponctuée de criques et de promontoires rocheux s’enfonçant dans l’océan, la côte omanaise est naturellement propice à l’établissement de villes portuaires. Le Sultanat a ainsi développé plusieurs grands ports commerciaux et industriels parmi lesquels : le port sultan Qaboos, les ports de Salalah, Sohar ou Al Duqm. Encourageant les investissements, Oman dynamise son économie et investit notamment dans les secteurs non pétroliers afin de diversifier ses sources de revenus.

Aujourd’hui à Oman les époques se mêlent, les traditionnels boutres croisent au large les sardiniers et thoniers de dernière génération. Le sultanat a développé une politique maritime ambitieuse qui passe autant par la compétition professionnelle internationale de voile que par l’éducation à ce sport de toute la jeune génération omanaise. Grâce à de prestigieux bateaux comme le « Shabab Oman » (Jeunesse d’Oman) – grand trois mâts dédié à l’initiation de jeunes recrues militaires volontaires –, ou aux trimarans de course d’Oman Sail, la structure voile du pays, dont les bateaux high-tech remportent de grandes courses à travers le monde, le pavillon omanais est désormais reconnu sur toutes les mers du globe.

Pratique

musée national de la Marine
Palais de Chaillot
17, place du Trocadéro
75016 Paris 16ème
www.musee-marine.fr
www.omanetlamer.fr

Horaires d’ouverture
lundi, mercredi, jeudi, vendredi : 11h-18h, dernière entrée à 17h15
samedi et dimanche : 11h- 19h, dernière entrée à 18h15
fermé le mardi, le 1er janvier, le 25 décembre


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Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 21 Octobre 2013 à 12:15 | Lu 237 fois

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