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Le Malade Imaginaire de Molière, Théâtre du Gymnase, Marseille, du 13 au 16 Octobre 2015

Dernière comédie de Molière, conçue comme une comédie-ballet pour le Carnaval de 1673, Le Malade Imaginaire est lié à la mort légendaire de son auteur pris en scène d'un crachement de sang pendant la cérémonie burlesque d'intronisation à la médecine.


L'idée directrice venait du pamphlet d'Elomire hypocondre qu'un ennemi de Molière, Le Boulanger de Chalussay avait publié en 1670. Elomire, c'était Molière malade, multipliant les consultations auprès de ces médecins dont il s'était tant moqué. . . Souhaitant relever le défi qu'on lui adressait, Molière va donc écrire en quelques semaines cette pièce étonnante de métier qui est tout ensemble un spectacle burlesque, un drame bourgeois et une comédie de caractère comportant une profonde leçon morale.
Au milieu de ces intermèdes chantés et dansés qui compensent la tonalité tantôt sombre, tantôt triviale de l'action, la pièce met en scène un vieux maniaque Argan qui s'invente une maladie qui lui permet d'organiser une stratégie défensive dans un univers aseptisé. Seules sa fille Angélique et sa servante Toinette dérangent ce rêve, car elles se mettent à son écoute, tandis que ses alliés, épouse, flatteurs, médecins, ne s'intéressent qu'à eux-mêmes. Portrait d'un homme vieillissant qui se sent guetté par la mort, Le Malade Imaginaire s'applique enfin à décrire la laideur d'un égoïsme aussi monstrueux que tranquille.
L'interprétation en général oscille entre deux conceptions extrêmes: celle de la bouffonnerie et celle du drame familial. La mise en scène de Michel Didym se situe dans cette tradition, en assombrissant le rôle d'Argan, joué par André Marcon comme un malade neurasthénique et non comme un guignol grotesque. La caricature concerne ici les médecins Diafoirus père et fils (Jean-Marie Frin et Bruno Ricci), Fleurant et Purgon, et par moments la malicieuse Toinette (Norah Krief). En revanche, Béline (Catherine Matisse), Angélique (Jeanne Lepers) et Béralde (Didier Sauvegrain) restent, comme il se doit, dans un registre de jeu soutenu.
Les intermèdes de Polichinelle, des Egyptiennes, et la cérémonie finale qui transforment le plateau en spectacle de music hall, ont cette résonance ridicule qui séduit le public par son caractère chorégraphique burlesque. Dans l'ensemble, une représentation intelligente du Malade qui ne trahit pas le génie de Molière. . .
Philippe Oualid

Mise en scène de Michel Didym
CDN Nancy-Lorraine
Théâtre du Gymnase, Marseille, du 13 au 16 Octobre 2015

Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 15 Octobre 2015 à 18:40 | Lu 433 fois

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