arts-spectacles.com
Sortir ici et a
Sortir ici et ailleurs, magazine des arts et des spectacles

Membre du Syndicat de la Presse Culturelle et Scientifique (SPCS) et de la Fédération Nationale de la Presse Spécialisée (FNPS)



La Place Royale, de Pierre Corneille, Théâtre de La Criée, Marseille, du 17 au 20 Avril 2012

La Place Royale ou l'Amoureux extravagant apparait comme le premier chef d'œuvre de Corneille. Jouée pendant la saison 1633-1634 par la troupe de Mondory, la comédie rencontre un grand succès auprès du public mais ne reste pas au répertoire. Située dans la descendance de l'inconstant Hylas de l'Astrée, elle annonce l'éthique cornélienne de la volonté et le climat sentimental d'une tragédie de la séparation comme Tite et Bérénice.


Pierre Corneille
Pierre Corneille
La pièce s'organise autour d'un couple dans le décor de la Place des Vosges actuelle considérée alors comme le plus neuf des beaux quartiers de Paris. Elle développe une intrigue à dénouement paradoxal, digne du théâtre baroque (ceux qui s'aiment ne s'épousent pas et ceux qui ne s'aiment pas s'épousent. . . ).

Alidor aime Angélique, est aimé d'elle, mais souffrant de voir sa liberté dominée par son amour, il décide de la donner à son meilleur ami, Cléandre. L'opération échoue à deux reprises, mais Alidor est contraint, pour la faire réussir, d'humilier les sentiments d'Angélique. Lorsqu'il prendra conscience qu'il ne peut décidément pas se débarrasser d'elle, il verra Angélique se détourner de lui pour se retirer dans un couvent. Cléandre, moins égoïste, épousera la volage Phylis. Entraves, ruses, enlèvement manqué, réconciliations, toute l'intrigue constitue une variante romanesque des pièces antérieures de Corneille, mais le conflit d'Alidor fluctuant sans cesse entre l'amour et le refus de l'amour, deviendra avec de tout autres motivations, le conflit d'un Rodrigue.

Séduit par la modernité du sujet, Eric Vigner opte pour une mise en scène incongrue, surchargée de signes anachroniques, souvent incompatible avec le texte, frôlant parfois l'indécence. Sa scénographie: une douzaine de vitres transparentes fixées sur des socles de bois qui, déplacées par deux figurants, figurent soit la Place Royale, soit la chambre d'Angélique, est à l'avenant. Des costumes rutilants de toreros pour les garçons, orientaux pour les filles, complètent le tableau.

Le texte de 1682 préféré à celui de 1637, débité par de jeunes acteurs d'origine étrangère (Tommy Milliot, Nico Rogner, Vlad Chirita, Eye Haidara et Hyunjoo Lee), le plus souvent sur le ton de la récitation sans nuances, finit par relever du galimatias au point d'ôter toute crédibilité aux personnages qu'on devrait percevoir pétris de sublime et de dérisoire dans l'égoïsme, la perfidie, la colère ou la sensualité.
Réactions mitigées du public de La Criée.
Philippe Oualid

La Place Royale, de Pierre Corneille
Mise en scène d'Eric Vigner (Théâtre de Lorient)
Théâtre de La Criée (Marseille), du 17 au 20 Avril 2012

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mercredi 18 Avril 2012 à 19:05 | Lu 702 fois

Nouveau commentaire :


Dans la même rubrique :
1 2 3 4 5 » ... 150

Festivals | Expositions | Opéra | Musique classique | théâtre | Danse | Humour | Jazz | Livres | Cinéma | Vu pour vous, critiques | Musiques du monde, chanson | Tourisme & restaurants | Evénements | Téléchargements