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La Chartreuse de Parme, opéra en 4 actes, de Henri Sauguet & Jacques Dupont, Opéra de Marseille du 8 au 14 février 2012

En mars 1927, lors d’un séjour dans la Principauté de Monaco, Henri Sauguet évoque pour la première fois à Armand Lunel, professeur de philosophie au lycée de Monaco, librettiste et ami d’enfance de Darius Milhaud son désir d’élaborer une oeuvre autour de La Chartreuse de Parme.
De retour à Paris, une incroyable correspondance débute alors entre les deux hommes, ils s’échangeront environ deux cents lettres qui attestent de la longue conception de ce projet.


Nathalie Manfrino, soprano, est Clelia Conti © DR
Nathalie Manfrino, soprano, est Clelia Conti © DR
En juin 1927, Milhaud prend connaissance du dessein de Sauguet et Lunel, un premier découpage par scènes est effectué.
Très rapidement, ils décident de se démarquer de l’oeuvre de Stendhal en se l’appropriant et en mettant de côté le contexte politique pour se concentrer davantage sur les liaisons amoureuses des personnages : « Il faut que cette Chartreuse soit plus notre Chartreuse que celle de Stendhal : celui-là y aura son lot, mais c’est notre goût de la Chartreuse plus que la Chartreuse elle-même qu’il faut sentir dans notre oeuvre » (Extrait de l’ouvrage Henri Sauguet et la scène sous la direction de Bruno Berenguer, Denise Bouchet-Kervella et Pauline Girard) Les deux hommes élaborent le découpage de l’ouvrage, il faudra attendre alors 1935 pour parvenir à la version définitive.

À l’automne 1927, Sauguet s’attelle à la composition des premiers tableaux livrés par Lunel. En 1928, Ida Rubinstein lui commande un nouveau ballet, David, qu’il mettra quelques mois à écrire. Au même moment, les deux co-auteurs découvrent que d’autres compositeurs s’intéressent à La Chartreuse de Parme, Sauguet décide alors précipitamment de déclarer son oeuvre auprès de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques. Il reprend enfin son travail en avril 1928 convaincu d’achever sa partition pour la fin de l’année, malheureusement c’est au tour d’Armand Lunel d’être accaparé par l’écriture d’une nouvelle. L’été suivant, Henri Sauguet, victime d’une grande dépression liée au décès d’un ami proche, rencontre de grandes difficultés à poursuivre son ouvrage. À l’automne 1928, il se consacre à nouveau au ballet de David.

Armand Lunel quant à lui transmet une première version intégrale du livret au compositeur en juillet 1929 mais ce dernier souffre à nouveau de troubles psychologiques et c’est en cette fin d’année que nos deux auteurs suspendent leur correspondance.

De 1930 à 1935 Henri Sauguet se concentre sur d’autres oeuvres comme La Nuit, Fastes (ballets), La Contrebasse (opéra-bouffe), La Voyante, Enigme (cantates), son premier Concerto pour piano. Il peut désormais vivre de sa musique et abandonne les emplois administratifs.

C’est seulement en 1935 qu’il se remet à travailler sur son opéra, à l’été 1936 trois actes sur quatres sont composés, à l’automne, il achève enfin son dernier acte.
En fin d’année 1937, l’orchestration est terminée, elle est composée de trois flûtes, trois clarinettes, trois bassons, quatre trompettes, trois trombones, un tuba, un timbalier, un percussionniste, une harpe et le quintette de cordes traditionnelles.
Jacques Rouché, directeur de l’Opéra de Paris, rencontre le 26 mai 1937 Henri Sauguet qui lui présente une grande partie des 3 premiers actes, Rouché accepte avec enthousiasme de monter l’oeuvre la saison suivante.
Cependant, Sauguet rencontre un nouvel obstacle, les éditeurs sont réticents face à la gigantesque partition et refusent de l’éditer. Un arrangement est conclu entre le compositeur et le directeur de l’Opéra, ce dernier financera la fabrication du matériel d’orchestre et Sauguet aura à sa charge l’impression de la version pour chant et piano et les parties de choeur. Pour rassembler les fonds il fait appel à la générosité de son entourage.
Les répétitions peuvent enfin débuter en avril 1938 soit un an avant la première représentation.
C’est Philippe Gaubert qui dirige l’oeuvre alors que Sauguet et Rouché se consacrent à la distribution des rôles. Se succèderont tour à tour dans le rôle de la duchesse Sanseverina, Germain Lubin, Elen Dosia puis Mme Doniau-Blanc. Raoul Jobin incarnera Fabrice del Longo, André Pernet se verra attribuer le rôle du Comte Mosca della Rovere (il sera remplacé par Arthur Endrèze). La jeune soprano choisie pour interpréter Clelia Conti est Jacqueline Courtin qui a débuté sa carrière en 1934 à l’Opéra Garnier.

Synopsis

La Chartreuse de Parme
opéra en 4 actes, de Henri Sauguet & Jacques Dupont,
livret d’Armand Lunel, d’après l’oeuvre de Stendhal

Acte I 1er tableau : Sur la route de Côme
Au cours d'une arrestation, par les carabiniers, rencontre fortuite de Fabrice avec Clelia, dont il s’éprend immédiatement.
2e tableau : Une Loge à la Scala de Milan Réunion politique et adieux de Fabrice à sa tante Gina.

Acte II 3e tableau : Fête de nuit au palais Sanseverina
Fabrice offense le comte Mosca qui le destine à une carrière ecclésiastique et craint d’avoir perdu le coeur de Clelia.

4e tableau : La Trattoria de Théodolinde
Fuite de Fabrice après un duel meurtrier avec le protecteur d’une jeune danseuse qu’il courtisait.

Acte III 5e tableau : La Cour de la prison de Parme
Retrouvailles inattendues de Fabrice, prisonnier du Général Conti, et de Clelia.

6e tableau : La Plate-Forme de la citadelle
Entretien amoureux, la nuit, de Fabrice et Clelia. 7e tableau : La Cellule
Clelia vient prévenir Fabrice que sa tante a organisé son évasion. Trahissant son père, elle fait le voeu de ne jamais revoir son amant s’il parvient à s'échapper.

Acte IV 8e tableau : A Locarno, chez Gina
La Sanseverina s'offusque de l'indifférence de Fabrice qui ne pense qu'à Clelia.

9e tableau : Le Jardin de Clelia ; la nuit
Clelia a accepté de revoir Fabrice une dernière fois. Celui-ci ne parvient pas à la faire renoncer à son voeu.

10e tableau : Le Sermon aux lumières
Clelia est venue entendre le dernier sermon de Fabrice, qui décide de se retirer définitivement à la Chartreuse de Parme.

Distribution

Direction musicale : Lawrence Foster
Mise en scène : Renée Auphan (Assistante : Chantal Graf)
Décors : Bruno de Lavenère
Costumes : Katia Duflot
Lumières : Laurent Castaingt

Clelia Conti : Nathalie Manfrino
Gina, duchesse de Sanseverina : Marie-Ange Todorovitch
Théodolinde : Sophie Pondjiclis
Fabrice del Dongo : Sébastien Guèze
Comte Mosca della Rovere : Nicolas Cavallier
Général Fabio Conti : Jean-Philippe Lafont
Ludovic / une voix de ténor : Eric Huchet
Barbone : Jacques Calatayud
Le Maréchal des logis / Un gendarme : Antoine Garcin
Un gendarme / une voix de ténor : Bruno Comparetti

Orchestre et Choeur de l’Opéra de Marseille
Chef du Choeur : Pierre Iodice
Enregistré et retransmis par France Musique le 28 avril 2012 à 19h30

Prix de 11 à 75 €
Location
- À l’Opéra, du mardi au samedi de 10h à 17h30
- Fnac
- Par téléphone : 04 91 55 11 10 du mardi au samedi de 10h à 17h30
- Internet : http://opera.marseille.fr
Renseignements :
04 91 55 11 10 du mardi au samedi de 10h à 17h30

Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 2 Janvier 2012 à 20:45 | Lu 2468 fois

Commentaires articles

1.Posté par bernardalain8 le 12/03/2012 21:13
L'Opéra de Marseille nous fait souvent découvrir des oeuvres peu connues et passionnantes (Le Chemineau de Leroux, Salammbo de Reyer, L'Aiglon de Honegger, Colombe et L'Héritière de Damase, Marius et Fanny de Kosma, Maria Golovin de Menott etc)i. Ici j'ai été déçu : cette oeuvre tonitruante semble vouloir faire souffrir inutilement les chanteurs qui interprètent des sortes de récitatifs sans grand intérêt musical accompagnés par un orchestre qui menace constamment de les couvrir. Quand une mélodie apparaît (comme celle de la geôlière) elle semble naïve et niaise. Le découpage du livret en t...

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