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L'Ecole des Femmes de Molière. Mise en scène de Philippe Adrien. Théâtre du Gymnase (Marseille), du 10 au 12 Mars 2015. Par Philippe Oualid

Le premier chef d'oeuvre de Molière, L'Ecole des Femmes (1662), reprend un thème traditionnel, celui de "la précaution inutile":


© théâtre du Gymnase
© théâtre du Gymnase
un vieux barbon, Arnolphe, éduque une jeune fille (Agnès) dans la réclusion et l'ignorance pour en faire son épouse, en espérant se prémunir ainsi contre tout risque d'infidélité et de cocuage. Il est pourtant berné. . . Toute l'intrigue repose par ailleurs sur un quiproquo, conséquence du double nom porté par Arnolphe ainsi que de son double domicile, ce qui entretient jusqu'au bout la méprise d'Horace, son jeune rival étourdi qui le met dans la confidence de ses amours.

L'Ecole des Femmes qui connut immédiatement un immense succès, est avant tout une comédie d'acteurs, une oeuvre dramatique dont la création a été en grande partie conditionnée par le souci de mettre en valeur le talent des comédiens et de permettre aux acteurs titulaires des trois principaux rôles de réaliser un véritable numéro.

Dans un décor invraisemblable de Jean Haas et des costumes Belle Epoque de Cidalia Da Costa, le spectacle de Philippe Adrien fait la part belle aux interprètes. Patrick Paroux joue Arnolphe en burlesque, comme le voulait Molière: apparaissant ridicule, il n'est jamais perçu comme émouvant, pathétique ou effrayant, et ne suscite dès lors aucune sympathie. Valérie Galey campe une Agnès ingénue, d'emblée rouée, qui prend plaisir à tromper. L'actrice qui possède de belles inflexions de voix, n'opère pas néanmoins de transfiguration importante dans son comportement. Léger, pimpant, impertinent et suffisant, Pierre Lefebvre, Horace créole, parle avec volubilité et séduit le spectateur par son exubérance. Quant à Alain et Georgette (Gilles Comode et Joanna Jianoux), chacune de leurs apparitions est l'occasion d'échanges farcesques excessifs. Guère sympathiques dans leur stupidité et leur veulerie, ils soulignent le ridicule domestique d'Arnolphe.

La mise en scène de Philippe Adrien, qui fait alterner moments clownesques et oniriques, met intelligemment en lumière la complexité de cette comédie qui frôle le drame. Convoquant commedia dell'arte, Guignol et Pastorale Maurel, le spectacle révèle quelques aspects inattendus de cette célèbre Ecole des Femmes devenue singulièrement anti-pédagogique !
Philippe Oualid

Pierre Aimar
Mis en ligne le Vendredi 13 Mars 2015 à 04:38 | Lu 382 fois

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