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Jusqu'au 19 avril, exposition Chinétik, dix-neuf vélos du paysage urbain chinois, Museum Tinguély, Bâle. [Jacqueline Aimar]

Le projet CHINETIK prend dix-neuf vélos du paysage urbain chinois et les présente sans aucune modification avec leur chargement d’origine – charbon, casseroles, déchets, etc. – en tant que sculptures dans un contexte culturel différent. Ainsi ces authentiques objets d’usage courant ont une caractéristique essentielle d’objets trouvés, à la différence près qu’ils ne sont pas intégrés dans une œuvre d’art mais deviennent eux-mêmes des œuvres d’art indépendantes.


Les chiffres sont plus éloquents que les paroles lorsqu’on examine l’évolution actuelle de la Chine. Aujourd’hui, après de longues décennies d’isolation de l’empire du Milieu du reste du monde, 400 millions d’humains communiquent par le téléphone portable – alors qu’il y a une dizaine d’années la majorité des 1,3 milliards de Chinois ne connaissaient le téléphone que par ouïe-dire. Chaque jour, 1300 nouvelles voitures empruntent les rues de la capitale et transforment le paysage urbain et la qualité de l’air. D’ici dix ans, selon les prévisions les plus prudentes, il y aura 130 millions de voitures en Chine

Il existe encore cependant 540 millions de vélos dans ce pays, qui fut le royaume des cyclistes. À un moment donné, dans un proche avenir, les autos auront le dessus sur les cyclistes dans les rues. Les réalités traditionnelles chinoises se transforment provoquant au quotidien la disparition de la culture chinoise ordinaire.
Faut-il envisager la fin du vélo ?
La vitesse de la transformation est telle que l’on ne peut la suivre en vélo .
Il y a à peine trente ans, le vélo symbolisait un changement de la relative statique du char-à-bœufs vers une mobilité accrue et, dans une petite mesure, vers la liberté que la mobilité permet. Dans les années 1970 encore, les vélos passaient dans la société chinoise pour un signe extérieur de richesse. Qui désirait un vélo avait besoin d’un coupon, et les coupons étaient distribués par tirage au sort. Qui possédait un vélo, avait surtout la possibilité de participer au commerce. Mais voilà qu’apparaît une utilisation détournée du vélo qui devient métaphore et symbole de changement.

Avec Chinétik le vélo se fait objet d’art créant son propre langage qui n’est pas le langage du marché. Le développement va à l’encontre de celui de l’Occident, où les nations industrialisées intensifient leur recherche pour trouver de nouvelles formes d’énergie. Parallèlement à cette présentation, quatorze artistes (Guillaume Bijl, Daniele Buetti, Franz Burkhardt, Stephen Craig, Gao Lei, Peter Knapp, Job Koelewijn, Peter Kogler, Mu Bo Yan, Robert Rauschenberg, Ulrike Schröter, Michael Vessa, Thomas Virnich, Xiao Yu) ont été invités à créer autant de vélos «chinois» qui sont présentés à côté des authentiques. Par cette transformation, le deux-roues est soustrait de sa réalité traditionnelle pour entrer dans le monde de l’art moderne.
Jacqueline Aimar

Jusqu’au 19 avril, 41 (0)61 681 93 20


Illustration : Tricycle, Beijing 2008 Bouilloires

pierre aimar
Mis en ligne le Jeudi 21 Mai 2009 à 03:01 | Lu 657 fois

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