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Helikopter suivi d'Eldorado, Ballet Preljocaj à La Criée, Marseille, les 8,9,10 Novembre 2012, par Philippe Oualid

Musiques de Stockhausen. Chorégraphies d'Angelin Preljocaj


Eldorado © J.C. Carbonne
Eldorado © J.C. Carbonne
Créées en 2001 et 2007, ces deux pièces de Preljocaj, inspirées par des partitions sonores turbulantes, polluantes, provocatrices de Stockhausen, contraignent des danseurs virtuoses à épouser des rythmes trépidants pour promouvoir une esthétique abstraite où la vitalité des corps remarquablement éclairés par Patrick Riou et Cécile Giovansili, constitue, tout compte fait, l'enjeu essentiel du spectacle.

Sur des vrombissements de moteurs d'avions, les six danseurs d'Helikopter balayent l'espace de leurs bras, tournant comme des hélices, prennent des poses sculpturales, se précipitent les uns sur les autres, jouent à saute-mouton, basculent ensemble, réalisent des gestes de lutte ou de boxe acrobatique, parfois un entrechat quatre ou même l'étirement célèbre des bras de Nijinski en Faune! Rien ne motive ces figures qui semblent réalisées dans un état d'hypnose pour déconcerter le spectateur.

Dans Eldorado, sur des sons de cloches moins pénibles pour les tympans, les douze interprètes installés devant des panneaux comme des statues de temple hindou, se livrent dans l'accéléré ou le ralenti, à une gestuelle qui convoque quelques souvenirs d'histoire de l'Art: Apollon étrusque, Discobole, ou Danse de Matisse par exemple dans un patchwork disparate de postures érotiques (torse penché, bras tendus, déhanchements répétés, mêlée de corps livrés à l'orgie), avant de revenir se figer sur les stèles de cet Eldorado fort différent de celui visité par Candide!

En définitive, ces deux pièces d'inspiration voisine où l'énergie de la gestuelle impose son désir de signifier en pure perte, ressemblent à un creuset où se fondent gratuitement toutes sortes de styles, et malgré la qualité de l'interprétation masculine (on pense en particulier aux très belles performances de Jean-Charles Jousni, Julien Thibault et Sergio Diaz), elles distillent une impression cruelle de vacuité sentimentale et morale. Elles seront reprises prochainement à l'Opéra de Paris comme des pièces de répertoire. . .
Philippe Oualid

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 13 Novembre 2012 à 20:52 | Lu 361 fois

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