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Hauterives, Palais Idéal du Facteur Cheval : Le cadeau de CharElie à Ferdinand Cheval

La Collection d’affiches du Palais Idéal « Regard d’artistes… »  lancée en 2003 avec le peintre Gérard LATTIER s’est poursuivie avec Jean Joseph SANFOURCHE, Hervé DI ROSA, Daniel HUMAIR et Bernard RANCILLAC (dont des œuvres sont au grand palais en ce moment dans le cadre de l’exposition sur la Figuration narrative).


CharlElie
CharlElie
Cette année CharlElie, très intéressé par l’œuvre de Ferdinand Cheval propose son regard ; son dessin vient d’arriver de New York au Palais Idéal.  Pour un 19 avril, c’est un beau cadeau d’anniversaire qu’il fait à Ferdinand Cheval. (Né le 19 avril 1836 / 1924).

Le livre d’or ouvert par Ferdinand Cheval en 1905 porte d’ailleurs la signature de l’artiste CharlElie en juillet 1991. Avec son phrasé inimitable et son look sur mesure, l’homme est reconnaissable en un clin d’œil. Aussi à l’aise devant un clavier, qu’une guitare ou un pinceau à la main, CharlElie se revendique comme un artiste « multiste », c’est-à-dire explorant de multiples disciplines artistiques.

« La musique m’a donné la liberté de défendre mon autonomie de créateur. Je suis d’abord un plasticien,
mais la musique m’a permis de croiser des milliers de regards. »

Né en 1956 à NANCY (54), CharElie est connu en France pour son activité musicale. CharlElie s’est installé, il y a quelques années à New York pour y développer sa peinture.
Boulimique d'art, pendant ses études à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts, il utilise son temps libre pour s'initier au piano et à la guitare.
En 1978, son premier disque produit à compte d’auteur « 12 chansons dans la sciure » attire l’attention des professionnels. Il est invité au Printemps de Bourges et l’année suivante son second disque sort, intitulé « Le Pêcheur ».
En 1981, après ses études d’arts, il fonde à Nancy, le groupe "Local à Louer", associant photographes, peintres et poètes. Cette même année il édite le fameux "Manifeste de l'Art Rock", où il écrit : « l’Art doit faire la jonction entre le fonctionnalisme de la société industrielle et les aspirations de la culture pop ! ».

80 expositions de peintures, photos et dessins, en France, en Belgique, Suisse, Etats Unis, 23 disques de chansons, une quinzaines d’ouvrages allant du roman au texte de réflexions, CharlElie réalise aussi des affiches pour le sport, notamment le tennis (coupe Davis) et le spectacle, dessine des logos (logo de la Lorraine), des montres (Swatch), créé une collection de chaussures (ChElie Design) et compose plus de quinze bandes originales de films (dont "The moderns" d'Alan Rudolph).

Parallèlement à sa notoriété de musicien (5 disques d'or, 1500 concerts et tournées internationales), CharlElie continue ses recherches en tant que peintre, sculpteur et photographe.
Pour défendre sa liberté de créateur, avec constance et détermination CharlElie s'installe à New York en 2003, loin des médias. Débarrassé de son image de star de la musique, CharlElie acquiert une nouvelle reconnaissance et les collectionneurs Américains s’intéressent à son travail.
Le talent sans compromis de CharlElie s'inscrit dans la continuité, dans une ville qui accepte le défi courageux des artistes contemporains.
Le parcours de la vie des grands artistes est fait de mystères, d'ombres et de lumières, le chemin de CharlElie, nous fait réfléchir sur la « RE-construction » à une époque où le monde est en pleine mutation.

« Pour réussir il faut un quart de savoir, un quart de faire, un quart de savoir faire, un quart de faire savoir.» Charlélie Couture - Extrait d’une interview sur E-terviews.org - Mai 2001

Cheval aurait pu inspirer le mouvement DADA (CharElie)

Cheval aurait pu inspirer le mouvement DADA, ou rester en selle sur un vélo et profiter de ce début de XXème siècle plein de promesses et d’inventions nouvelles dans une société en pleine mutation. Mais par-dessus l’ironie des mots, le facteur a vécu sa vie « seul au monde ». C’est la formule qu’il aurait voulu voir inscrite en épitaphe de son œuvre.
Oui, Cheval est unique au monde. Même ceux qui ne savent pas exactement ce qu’il a fait, ont entendu parler de lui…
Bâtisseur d’un mausolée extraordinaire, il a continué son geste de création progressive, caillou après caillou, jour après jour, avec la constance et la détermination d’un insecte. Construisant ce temple en dehors du temps, agissant pour agir, sans préméditation ni étude de marché statistique, il n’a écouté que son cœur avec l’intelligence de l’instinct plutôt qu’après une réflexion pondérée et rationnelle, sans même savoir exactement ce que cela deviendrait...

La force de ce chef-d’œuvre tient aussi dans son improvisation lente et perpétuelle. On devine l’effort à bout de bras et la construction appliquée de cette immense sculpture d’accumulation, faite par addition. Quand on voit ce palais extraordinaire, l’impression produite est énorme, on se trouve sidéré de penser combien de sacrifices il a sûrement du faire pour édifier ce garnd bateau de pierre voguant sur les flots de son imagination.

Les intellectuels ont un sens de l’abstraction, ils manipulent des idées et vivent dans l’immatériel spirit ; d’autres tout aussi lunaires, visionnaires ou idéalistes, construisent leurs rêves en manipulant des matériaux lourds, pour monsieur Cheval c’était la pierre ! Illuminé oui, le facteur était « stoned. » .

Joseph Ferdinand Cheval a continué de vivre en parallèle son devoir de facteur, employé des postes de Hauterives, ne demandant jamais de congé (les RTT n’existaient pas à l’époque), il n’en a pas pour autant sacrifié sa passion pour la construction de ce « palais idéal ».

Sur les quelques clichés et photos prises de lui, on voit rarement JF Cheval en train de sourire ; pourtant bien que rococo, surréaliste, baroque et complexe, son œuvre, n’est pas torturée comme une souffrance. Au contraire on devine dans les formes et les personnages fabuleux, à la fois un goût pour une poésie d’un autre monde, et aussi une joie intérieure née de cette activité parallèle qui fut certainement pour lui tout aussi ludique que physiquement et mentalement dure.

Plus encore que ce qu’on voudrait être, (les existentialistes l’ont mis en évidence quelques années plus tard), chaque homme est responsable de son destin.
On est ce qu’on fait !
Si aujourd’hui son œuvre se partage chaque année avec plus de milliers de gens et de touristes venus de la terre entière, il était lui dans son jardin, le Facteur Joseph Ferdinand Cheval seul au monde en lui-même.

CharlElie. New York, Avril 2008

pierre aimar
Mis en ligne le Mercredi 16 Avril 2008 à 13:38 | Lu 1559 fois

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