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Halasz, Endo, Gat, trois chorégraphes au Ballet National de Marseille, les 20-22 septembre 2012

Cette année, la nouvelle saison du BNM (direction Frédéric Flamand) débute avec la présentation de trois pièces de trois jeunes chorégraphes: un solo de Gabor Halasz, un trio de Yasuyuki Endo, et la dernière création d'Emanuel Gat, qui optent pour des techniques de danse éclectiques certes mais peu contestables.


Burn in flames, de Gabor Halasz, s'inspire d'une gestuelle issue de la pensée bouddhiste qui prône le renoncement à soi-même comme seul moyen de s'affranchir de la souffrance des passions. Débutant d'abord de dos, assis en tailleur sous un pendule qui décrit une circonférence, le danseur effectue ensuite des gestes harmonieux des bras, fait voleter ses mains, et s'élève progressivement à une danse orientale sensuelle accompagnée de sauts de chat, de roulades, puis il réalise un rapide manège autour du plateau avant de souffler sur le fil à plomb du pendule enflammé qui désormais ne tourne plus, et va ramener le danseur à son état pacifique initial.

Three in Passacaglia, de Yasuyuki Endo, dansé sur les passacaille et sarabande avec variations en G mineur de Halvorsen d'après Haendel, revisite de manière singulière quelques brillantes figures de la danse néo-classique. Soutenue par Gabor Halasz et Yasuyuki Endo, la ravissante Yi-Yong Lee, hissée sur des pointes d'acier, exécute pirouettes et grands jetés avec une souveraine élégance.

Organizing Demons, d'Emanuel Gat, jeune chorégraphe israëlien, constitue le morceau de bravoure de cette soirée. Pendant une demi-heure, sur des mouvements symphoniques wagnériens, le spectacle cultive le plaisir paradoxal de faire danser dans un climat de détresse pathétique. Quatre danseuses(Katharina Cristl, Malgorzata Czajowska, Noémie Ettlin et Béatrice Mille), sous la conduite de David Cahier, alternent tours de scène en marche énergique ou ralentie, poses collectives, pirouettes accompagnées de gestes impérieux, avec des signes exprimant la douleur morale au milieu de chutes brutales, de pliés inattendus, dans un savant mélange de préciosité et de burlesque.

Dans l'ensemble une belle soirée envoûtante, sans trucages ni effets spéciaux, qui a séduit tous ceux qui veulent que la danse pure reprenne de temps à autre ses droits.
Philippe Oualid

Pierre Aimar
Mis en ligne le Samedi 22 Septembre 2012 à 00:23 | Lu 357 fois

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