Genève, Musée d’art et d’histoire : Les années labyrinthe 1944-1946

Ce manifeste paraissait tous les mois et montrait que la culture n’avait rien perdu de sa puissance à l’issue de cette catastrophe mondiale, et son rayonnement de 1944 à 1946, s’étendit bien au-delà de Genève.

Albert Skira s’employa inlassablement à mobiliser les forces culturelles pour les sortir de ce labyrinthe de ruines et les entraîner vers une Europe nouvelle.
Aujourd’hui, le restaurant du Nord n’existe plus et la nappe sur laquelle en 1946, André Malraux et Balthus ont crayonné des têtes de chat est devenue friable, comme ont jauni les pages du journal. Mais le texte fondateur de Giacometti qui évoque le rêve du surréalisme, le Sphynx et l’expérience intérieure de l’érotisme, et la mort de T. de l’existentialisme, chacun peut les retrouver sur…le billet de 100 francs suisses.

L’exposition montre des chefs-d’œuvre de Picasso, de Matisse de Klee, et de Giacometti et des images du film l’Espoir d’André Malraux. Mais c’est aussi une exposition à entendre, avec des poèmes d’Eluard, l’accent italien un peu rude de Giacometti et le timbre vibrant de Balthus. C’est aussi une exposition où circuler entre des peurs et des espoirs, entre masques mortuaires et excès érotiques, coupures de journaux peintes et manifestes qui ont constitué les fondements de l’art moderne.

Jusqu’au 30 mars, 41 22 418 26 00

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