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Festival de théâtre de Vaison 2010, L'Odyssée pour le plaisir des dieux

Belle soirée d'été sur la place haute du Crestet, joli village perché sur une arête rocheuse, proche de Vaison-la-Romaine. Des chaises en demi-cercle, un arbre penché sur "la scène", le mistral caresse ce théâtre d'un moment.


L'Odyssée, un passé dans le vent

"Ulysse est las, blessé de la perte de tous ses compagnons, la fierté émoussée, l’intrépidité perdue. Au cours d’un banquet donné par Alkinoos, roi des Phéaciens, il raconte à l’assemblée réunie ce qui lui est arrivé, accompagné par la musique d’un aède…
Et le public embarque avec lui, les mots, leurs échos, les vibrations qu’ils suscitent permettant tous les voyages.
La langue magnifique d’Homère, la vivacité de ce récit lumineux, sa coloration étrange émaillée d’archaïsmes, aiguisent le plaisir d’entendre ses histoires. L’Odyssée, écrite il y a plus de 2 500 ans, nous transporte toujours."
Traduite par Philippe Jaccottet, elle est contée par l'aède Raphaël Simonet accompagné en musique sur un étrange instrument par Bisongo Biassi-Biassi Robas, interprétée par le Théâtre du Lac dans une mise en scène de Pascal Papin et Rémi Rauzier.
Au bord de ce petit cercle d'amateurs de théâtre, d'ados et d'enfants, de passionnés d'Antiquité et de beaux textes, les acteurs se laissent aller à un visible plaisir, à la complicité des mots et des sons retrouvés : le Cyclope, Circé la magicienne, ces liens créés par une commune culture même si on la croit parfois bien oubliée.

L'aède et le musicien

Raphaël Simonet, sobre aède et passeur de mots d'abord caché derrière le texte prend son envol et s'anime, se grime de farine et rend vivant et proche les mots venus jusqu'à nous, alors que le musicien, longue silhouette africaine et antique tout à la fois, par des sons et des rythmes anciens plonge le spectateur dans un monde d'ailleurs très évocateur.
Parfois de longs souffles de mistral trop frais apportent à ce cadre perché et isolé de tout, des airs venus de je ne sais quelle Grèce, de je ne sais quelle mer antique, qui font vibrer les pierres alentour.
Ce soir-là, le village tout proche, serré sur lui-même autour de ses maisons rendues à la vie et de sa longue grimpée d'escaliers, se concentre là-haut sur la place qui l'achève et le couronne, juste devant le petit château parachève la crête
Toute la vie se concentre là entre le vide et le temps dans un moment béni des dieux.

pierre aimar
Mis en ligne le Samedi 23 Octobre 2010 à 20:44 | Lu 324 fois

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