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Festival Vochora 2016. Du chant d’Eglise au bruit de l’eau avec Coralia, chœur de l’université de Porto Rico

Ce soir-là, quatorzième et dernière soirée de ce 19e festival Vochora, l’orage menace sur l’Ardèche et l’église de Saint-Jean de Muzols brûle encore de la chaleur du jour passé et accueille Coralia, chœur de l’université de Porto Rico


Accompagnement musical insolite avec des verres d'eau au son critallin
Accompagnement musical insolite avec des verres d'eau au son critallin
Le Chœur Coralia avance en longue file du fond de l’église jusqu’au transept ; ils sont quinze hommes et quinze femmes tous en noir : longues robes à ceinture de perles et tenues noires à nœud papillon.
Difficile quand on est dans une église de ne pas penser à un drame récent de sauvagerie primitive que Gérard Lacombe, directeur artistique de Vochora, va évoquer au travers d’une minute de silence et de gravité. Il rappelle que l’art, la culture et la musique sont là à leur tour pour tuer la barbarie dont notre époque n’a rien à faire. Que le Lux Aeterna qui vient ensuite va confirmer : quel raffinement et quelle maîtrise intense dans ces voix dirigées par Carmen Acevedo, une femme étonnante à très longue natte dorée.

Les œuvres de cette première partie de concert appartiennent à la musique contemporaine : Exsultate de Galante, Succure miseris de Benéteau, avant le Salve Regina de Poulenc puis le Psaume 43 de Mendelssohn ; toutes œuvres à faire pleurer les vieilles pierres des églises de l’Ardèche, non de chagrin mais d’émotion tant les voix savamment organisées et réparties dans la nef, la mise en équilibre des aigus et des graves, des voix mates ou plus claires donne des effets et des reliefs étonnants à toutes ces œuvres.
En apothéose Stars de Erik Esenvalds, ce chœur à 8 voix et 6 verres accordés qui ne manque pas de faire sensation : chaque chanteur entre en scène tenant un verre plus ou moins plein d’eau (ne pas rater le dosage qui fait le son). D’abord ce sont les verres qui chantent puis s’ajoutent les voix « humaines » ; et tout cela crée une musique cristalline, un brin féerique, des sons aériens et délicats qui achèvent cette première partie en féérie presque émouvante.

Dans la seconde partie du concert, plus légère, plus populaire, où les musiques de Yagüe, (Espagne), Stroope (Etats-Unis), apportant un nouveau regard et de nouveaux rythmes, vont introduire rythmes balancements dansés et tambourins, le Chœur Coralia va révéler encore d’autres possibilités, et raconter d’autres pays : Cuba, danse avec bongo, et évoquer avec le Piragüero nostalgique, les différents … parfums de glace !
L’Aleluya Criollo de Porto Rico se répand en tous sens, éclate en divers chants évoquant en clins d’œil celui d’Haendel. Les gestes se joignent aux mots et tout finit en apothéose par un chant élaboré fait d’évocations du vent, de bruits d’eau, de gouttes ; une réussite de créativité, de finesse dans la réalisation.
Pour le plaisir des sons utilisés comme … un plaisir.
Jacqueline Aimar

Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 4 Août 2016 à 16:03 | Lu 300 fois

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