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Festival Normandie Impressionniste du 16 avril au 26 septembre 2016 : 450 manifestations dans la nouvelle région normande

Pour sa troisième édition, le Festival Normandie Impressionniste a choisi le thème de l’impressionnisme en portraits. Organisée du 16 avril au 26 septembre 2016, la troisième édition du Festival Normandie Impressionniste trace encore davantage le sillon marqué par les deux précédentes éditions, qui avaient réuni jusqu’à 1,8 million de visiteurs.


Solidaire et populaire, cette thématique offre de développer de nouvelles orientations : les trajectoires d’artistes, le thème de la figure et du corps, l’analyse des réseaux de sociabilité, mais aussi l’étude du contexte social populaire et intellectuel du temps de l’impressionnisme, une époque en mouvement. Elle invite à renouveler notre approche de l’impressionnisme grâce à l’action conjuguée des musées, des institutions culturelles et du public.

Portraits singuliers
De façon croissante, le public s’intéresse de près aux monographies d’artistes. Les rétrospectives connaissent un véritable succès populaire, comme le rappelle l’exposition Monet à Paris en 2010 et les expositions à l’occasion de la 2e édition du Festival en 2013 : Pissarro dans les ports au MuMa du Havre (81 709 visiteurs)
et Paul Signac, les couleurs de l’eau au Musée des impressionnismes de Giverny (106 468 visiteurs).
2 belles réussites au cœur d’un festival pluridisciplinaire qui a lui-même dépassé le succès de sa première édition avec plus d’1,8 million de visiteurs.
L’approche monographique permet de découvrir tout en finesse la personnalité des grands peintres, leur carrière et leur évolution, et de mesurer leur importance dans l’histoire de l’art.

Se révèle ainsi la complexité des figures de l’artiste : Monet, à la fois mythique et tempérament sensible, aimant la botanique et la littérature, versé entre le réel et l’imaginaire. Caillebotte, peintre de la bourgeoisie parisienne mais amoureux de la navigation en Seine ; Signac, étoile néo-impressionniste si proche de Monet, toujours charismatique. Il s’agira aussi de faire découvrir des individualités artistiques encore trop méconnues du grand public, comme Eugène Boudin, l’initiateur de Monet à la peinture de plein-air.
Le Festival entend pleinement répondre à sa mission de mettre en valeur les patrimoines de l’ensemble des musées normands. Tous les acteurs culturels et éducatifs du territoire (musées, centres d’art, établissements scolaires et universitaires...) sont invités à développer des actions de sensibilisation autour du thème 2016, en faisant à la fois référence à l’histoire de l’art et aux pratiques contemporaines (photographie, vidéo, performance...).

La figure en majesté

Les impressionnistes n’ont pas uniquement inventé un paysage moderne, ils ont aussi représenté de nouveaux visages, embrassé le sujet de la figure et les thèmes iconographiques sociaux et intimistes. Leur importance dans l’histoire du portrait, de la figure et du nu n’est pas négligeable. L’une des ambitions que se donnait Monet, poursuivant l’exemple de Manet, était d’intégrer des figures dans des scènes de plein-air. C’est le sens de sa première grande composition Le Déjeuner sur
l’herbe. Monet y parviendra avec aisance dans des toiles célèbres telles que Les coquelicots. L’impressionnisme compte deux grands maîtres de
la figure et du portrait en Pierre-Auguste Renoir et Edgar Degas. Renoir aimait les figures de l’intime, et notamment peindre ses enfants et Gabrielle, petite bonne qui deviendra son grand modèle.
Il affectionne le nu et, avec lui, l’impressionnisme prend chair. Il s’incarne dans la figure de la femme. Renoir réalisa aussi de nombreux portraits où son goût volontiers rococo s’exprime avec talent (Le portrait
de Madame Charpentier et ses enfants). Degas fut l’autre grand peintre de la figure dans le groupe des impressionnistes. Talent classique, il affectionne les contours ingresques, et développe un réalisme contemporain de la photographie qu’il pratique à
titre personnel. Degas aime les dandys, en chapeaux haut-de-forme, canne à pommeau et gants beurre frais. Avec son œil parfois féroce, il détaille les petites modistes et les danseuses, dont il fait l’un de ses sujets de prédilection. La figure occupe également une place centrale dans l’impressionnisme à l’étranger, notamment chez les peintres américains James Abbott Whistler et Mary Cassatt et chez le maître espagnol Joaquín Sorolla. Les artistes, les poètes et les écrivains aiment à se représenter et se photographier entre eux. Les portraits montrent notamment que l’impressionnisme n’est pas une école isolée dans son époque, mais qu’elle agit en réseau : Manet immortalisant Zola, Blanche peignant le jeune Proust, Maurice Denis représentant Degas, Guitry photographiant Monet...
À l’heure où nous-mêmes vivons en réseaux,
grâce à l’évolution des technologies et d’internet, cette thématique nous convie à regarder sans préjugé la sociabilité artistique de cette époque, à comprendre l’importance des échanges entre artistes et entre leurs publics.

Portrait d’une époque : regards croisés

Le portrait cache toujours une forme d’autoportrait : celui de l’artiste, mais aussi celui d’une époque. En Normandie, la seconde moitié du XIXe siècle est marquée par l’arrivée du chemin de fer, le développement du tourisme balnéaire, l’industrialisation. La région attire une clientèle parisienne et internationale dans les grands hôtels de la côte. En France et en Europe, le goût est au voyage, à la mobilité et la circulation des idées et des modèles.
La thématique de l’impressionnisme en portraits ambitionne de dresser le portrait d’une époque en pleine mutation sociale et technique. À Rouen et au Havre, l’essor économique donne naissance à de nouveaux collectionneurs, à de nouvelles manières de regarder et de concevoir l’art moderne, qui sont à replacer dans un contexte mondial.
C’est aussi l’apparition, sur le territoire, de nouveaux symboles emblématiques de la modernité comme les architectures de fer qui viennent aujourd’hui nous interpeller sur l’histoire des villes et des modes de pensée urbaine. Se profile aussi une étude de la société dans son ensemble. Marcel Proust, plus qu’un autre, a dessiné le mythe de la société bourgeoise de la Belle Epoque. Dans À l’ombre des jeunes filles en fleurs, il décrit Balbec (Cabourg) et la société mondaine qu’il connaît si bien. Les impressionnistes n’ont pas toujours fait ce choix. Dans la lignée de Millet, peintre originaire de la Manche, ils ont aussi porté intérêt aux petites gens : le peuple de la mer, les habitants des campagnes, le milieu de la bohême. Camille Pissarro, notamment, s’en fait le spécialiste. La photographie a été un témoin privilégié de cette révolution moderne.
Le Festival proposera une mise en avant de ce médium et de ses développements contemporains.

Les expositions

Dans l’intimité des impressionnistes
Scènes de la vie impressionniste
Musée des Beaux-Arts de Rouen
16 avril au 26 septembre 2016

Portraits de Normandie
Frits Thaulow (1847-1906), paysagiste par nature
Musée des Beaux-Arts de Caen
16 avril au 26 septembre 2016

L’œuvre, portrait d’artiste
Eugène Boudin, l’atelier de la lumière
MuMa, Musée d’art moderne André Malraux, Le Havre
16 avril au 26 septembre 2016

L’œuvre, portrait d’artiste
Caillebotte, peintre et jardinier
Musée des Impressionnismes, Giverny
25 mars au 3 juillet 2016

L’œuvre, portrait d’artiste
Sorolla, un peintre espagnol à Paris
Musée des Impressionnismes, Giverny
14 juillet au 6 novembre 2016

Portrait d’une époque
Être jeune au temps des impressionnistes (1860-1910)
Musée Eugène Boudin, Honfleur
25 juin au 3 octobre 2016

Portraits de Normandie
Caillebotte, portrait intime d’une famille normande
Musée d’Art et d’Histoire Baron Gérard (MAHB), Bayeux
16 avril au 18 septembre 2016

Portraits de femmes
Portraits de lectrices, d’Emma Bovary à Marie Claire
Musée des Beaux-Arts de Bernay
18 juin au 28 septembre 2016

Portraits de Normandie
Félix Buhot (1847-1898), peintre d’atmosphères
Musée Thomas Henry, Cherbourg-Octeville
9 juin au 11 septembre 2016

Portraits de Normandie
Jacques-Émile Blanche, le portraitiste du tout-Paris
Musée Les Franciscaines, Deauville
14 mai au 18 septembre 2016

Portraits de Normandie
Sickert à Dieppe
Musée de Dieppe
25 juin au 26 septembre 2016

Dans l’intimité des impressionnistes
L’impressionnisme ou le portrait d’une nouvelle société
Musée de Louviers
16 avril au 26 septembre 2016

Portraits de femmes
Jeanne Forain, portraits d’une époque
Musée Alfred Canel, Pont-Audemer
16 avril au 26 septembre 2016

Portrait d’une époque
Sous le soleil de Normandie...
Sur les pas de Paul-César Helleu (1859–1927)

Musée des Beaux-Arts de Saint-Lô
13 mai au 18 septembre 2016

Portraits de femmes
Portraits de femmes
Musée de Vernon
2 avril au 26 septembre 2016

Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 29 Février 2016 à 11:57 | Lu 160 fois

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