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Fabrice Murgia aux rencontres mensuelles du Festival d'Avignon le 30 janvier 2014

Les rencontres mensuelles du Festival d'Avignon se poursuivent en janvier dévoilant progressivement la programmation de la 68e édition. Après Nathalie Garraud et Olivier Saccomano, Thomas Joly, puis Olivier Py, c'est Fabrice Murgia, auteur et metteur en scène, qui parlera de son projet, Notre peur de n'être, en cours d'écriture.


© Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon
© Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon
Fabrice Murgia a une généalogie ouvrière et résistante. Il travaille les exils physiques et visibles comme les exils intérieurs. Partant d'une écriture du réel, observatrice et très documentée, il convoque un réseau d'images qui dérangent et remuent. Pour Notre peur de n'être, Fabrice Murgia entre en création avec des questions qui ont à voir avec les malaises, les crises et les aliénations. À partir des travaux de Michel Serres sur le passage de la civilisation de l'écrit à celle des nouvelles technologies, Fabrice Murgia prend appui sur les Hikikomori qui, au Japon, se coupent volontairement de leur environnement, lisent le monde au travers de leurs seuls écrans, et, plus personnellement, sur l'histoire de son meilleur ami, enfermé depuis 10 ans, chez lui, pour vraisembla­blement ne pas devenir fou.

Notre peur de n'être parlera donc de ce peut-être merveilleux quotidien, bien souvent surréaliste.

Quelques mots de Fabrice Murgia à propos de Notre peur de n'être.

J'ai tenté d'être sincère en témoignant de mon errance dans ce capitalisme tardif qu'il est difficile de comprendre et dans lequel il est surtout nécessaire de faire de l'art autre chose qu'une explication trop simple et peu convaincante.
Mon utopie n'a jamais été de comprendre, mais de nous rendre simplement capables d'hériter de ce monde-ci et d'essayer de lui rendre sa beauté.

Si le rôle de la machine est de servir ce système et de conditionner nos relations, je veux, aujourd'hui, poser la question dans le sens inverse : travailler sur la notion d'espoir que les nouvelles technologies peuvent susciter chez les générations actuelles et futures.
Au-delà d'une conception numérique de l'avenir, le spectacle parlera de la jeunesse qui a besoin d'espérer, qui a besoin de traduire cette croyance en beauté. De sa force aussi quand émerge un tournant et de sa fougue quand naît une contre-culture.

Et c'est pour cela que j'inverserai la grammaire de la narration : ce sont de jeunes acteurs qui manipuleront la machine théâtrale, tant sur le plan technique que de l'histoire. Il est important que l'énergie de ces six acteurs en scène soit le carburant du spectacle, le centre du système.

Fabrice Murgia

Fabrice Murgia est né en 1983 à Verviers en Belgique. Formé au Conservatoire de Liège par Jacques Delcuvellerie, il travaille comme acteur pour le théâtre, le cinéma et la télévision. Aujourd'hui, auteur et metteur en scène, il dirige la Cie Artara et est artiste associé au Théâtre National/Bruxelles. Il écrit et met en scène son premier spectacle Le Chagrin des ogres en 2009 pour le Festival de Liège, puis il crée une pièce muette, LIFE:RESET/Chronique d'une ville épuisée, et Dieu est un DJ, adaptée d'un texte de Falk Richter. En trois pièces, Fabrice Murgia pose les jalons de son travail : actualité des langages, problématiques générationnelles, spectacles sensoriels où se mêlent narration, jeu des acteurs et technologies du son et de l'image. En janvier 2012, Fabrice Murgia dévoile Exils, création ouvrant le projet européen Villes en scène / Cities on stage (association de théâtres et de festivals posant la question du «vivre ensemble» et de la multiculturalité des villes européennes). La même année, deux créations suivront : Les Enfants de Jéhovah et Ghost Road, qui respectivement questionnent l'endoctrinement religieux et le vieillissement. La Cie Artara rassemble des performeurs, vidéastes, plasticiens et musiciens autour des pièces de Fabrice Murgia dans le souci de témoigner du monde avec le regard et le langage de leur génération.

Informations pratiques

Rendez-vous jeudi 30 janvier 2014 à 20h30 à la FabricA
11 rue Paul Achard 84000 Avignon
entrée libre, réservation : 04 90 27 66 50 ou public@festival-avignon.com

Pierre Aimar
Mis en ligne le Samedi 18 Janvier 2014 à 00:34 | Lu 164 fois

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