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Exposition Le dessin français de paysage aux XVIIe et XVIIIe siècles, Petit château du Domaine de Sceaux, du 14 mai au 15 août 2011

Du 14 mai au 15 août au Petit château du Domaine de Sceaux, le Conseil général des Hauts-de-Seine propose au grand public de découvrir une nouvelle exposition : Le dessin français de paysage aux XVIIe et XVIIIe siècles. C’est la première fois qu’une exposition est présentée dans ce nouvel espace culturel, situé en plein centre ville.


Sébastien Bourdon (1616-1671), Paysage au moulin, plume, encre brune et lavis gris, 0,195 x 0,282 m, Montpellier, musée Atger
Sébastien Bourdon (1616-1671), Paysage au moulin, plume, encre brune et lavis gris, 0,195 x 0,282 m, Montpellier, musée Atger
Cette exposition inédite se compose d’une cinquantaine d’œuvres provenant des fonds propres du Domaine de Sceaux et de plusieurs grands musées français comme le Musée du Louvre à Paris. Des dessins s’imposent comme l’Ermitage sur un rocher de Jacques Callot, Paysage au moulin de Sébastien Bourdon ou Nemi : l’église Saint-François et Le lac de Charles-Joseph Natoire.

Les dessins de Claude Gellée, de Sébastien Bourdon ou de Pierre Patel, au XVIIe siècle, véhiculent une pensée résolument classique, nourrie de poésie virgilienne appelant à une méditation sereine, tandis que ceux de François Boucher, de Jean-Honoré Fragonard ou d’Hubert Robert, au siècle suivant, cherchent davantage, par leurs rythmes puissants et presque musicaux, à surprendre et déstabiliser le spectateur.

Le fonds propre du Domaine de Sceaux complète une sélection valorisant différents types de paysages, servis par une grande diversité de techniques graphiques (pierre noire, sanguine, lavis d’encre, aquarelle…). Que la représentation porte sur des sites rustiques ou urbains, que le cadrage en soit panoramique ou resserré, que l’élément humain y trouve ou non sa place, ces feuilles se livrent comme autant de visions singulières du monde, soutenues par des principes esthétiques très affirmés.

Cette exposition permet d’apprécier la poésie propre de chaque feuille, au carrefour d'une vision singulière et d'une technique éprouvée.

Parmi les œuvres présentées…

Premier dessin présenté dans le cadre de l’exposition, l’Ermitage sur un rocher de Jacques Callot (1592-1635) relève encore d’une esthétique toute maniériste. L’artiste se veut ici visionnaire et propose, en une débauche incandescente de lavis jaune et brun, un paysage plus qu’improbable, conforme à l’imaginaire tourmenté de ses estampes les plus célèbres (La Tentation de saint Antoine). Dans le lointain à gauche, un bateau semble errer sur la mer, en quête d’une côte hospitalière qui ne viendra pas : les rochers escarpés qui occupent le centre de la composition rendent en effet toute approche impossible. Quelques masures, mal définies, couronnent ces promontoires semblables à des nuages pétrifiés par la magie du pinceau de l’artiste. Seul un pont, dans l’éloignement à droite, semble autoriser un accès à ce lieu retiré. Encore faut-il en trouver l’entrée à l’extérieur de la feuille…

Le XVIIe siècle français est marqué par la poussée de l’esthétique classique, privilégiant clarté, lisibilité et équilibre. Le modèle du paysage italien, tout récemment mis en principes par Annibal Carrache, est ici suivi par Sébastien Bourdon (1616-1676). L’idée est d’y évoquer une sorte d’âge d’or – tel celui qui fut décrit par Virgile ou Ovide – tandis que l’homme vivait en parfaite harmonie avec une nature généreuse et bienveillante. Les constructions humaines, essentiellement rurales (ici un moulin), paraissent inscrites de toute éternité dans l’articulation très cohérente des frondaisons, des chemins, de la montagne et des nuages intimement mêlés. L’opposition de l’encre brune, posée à la plume, et du lavis gris, travaillé au pinceau, contient en soi l’idée de chaleur et de froid parcourant l’espace et le vivifiant.

Le dessin de paysage, au XVIIIe siècle, se veut plus suggestif des caprices de la nature, comme de ses humeurs. Charles Joseph Natoire (1700-1777) décrit le site italien de Nemi, qu’il anime d’un convoi de paysans au sein duquel une femme et son enfant, juchés sur un âne, constituent une allusion patente au thème de la Fuite en Egypte, souvent choisi par l’artiste pour servir de prétexte aux paysages pittoresques qu’il traita invariablement en de délicates aquarelles. L’église Saint-François, sur les hauteurs, achève de donner à cette vision très sensible une tonalité religieuse par laquelle Natoire tire volontairement le genre du paysage vers celui de l’histoire. Jean-Honoré Fragonard (1732-1806) poussera peu après l’étude des sites italiens jusqu’à la plus belle exubérance. En témoignent, au sein de l’exposition, ses Cascatelles de Tivoli qui, en prélude au sentiment romantique, consacrent le triomphe de la nature sur l’humain.

Le Petit château du Domaine de Sceaux

Donnant sur la ville côté cour, partie intégrante du parc départemental côté jardin, le Petit Château du Domaine de Sceaux complète désormais les espaces du musée de l’Île-de-France ouverts au public. Il devient aujourd’hui le lieu de rendez-vous des amateurs d’arts graphiques.

Le Petit Château du Domaine de Sceaux a été bâti en 1661 à la demande de Nicolas Boindin, conseiller du roi, chargé des affaires immobilières de la ville de Paris. Acquis par Colbert au tout début des années 1680, pour être intégré à son domaine, le Petit Château devint le lieu de résidence des hôtes des Colbert (Colbert de Seignelay devint propriétaire de Sceaux à la mort de son père, en 1683). Les enfants du duc et de la duchesse du Maine y eurent ensuite leurs habitudes.

Bibliothèque municipale de la ville de Sceaux pendant un temps, le Petit Château fut le siège du C.A.U.E. des Hauts-de-Seine jusqu'à la fin de l'année 2009. Il réintégra alors le giron du musée de l'Île-de-France, propriété du Conseil général des Hauts-de-Seine.

Le projet du Département est de faire du Petit château de Sceaux un lieu exclusivement consacré aux arts graphiques.

Les animations autour de l’exposition :

Le Conseil général organise des visites guidées pour les groupes en semaine (les jeudis et vendredis à 15h), et pour les individuels le week-end à 15h (à partir du 21 mai), sur réservation (01 41 87 29 71) ; Tarif : 5 € - Tarif réduit : 3,50 €. Au total, 51 visites guidées de l’exposition sont proposées entre le 19 mai et le 14 août 2011.

Entre le 19 mai et le 23 juin de 18h à 19h30, le Conseil général organise un cycle de 6 cours d’histoire de l’art. Ce cycle aborde l’art du dessin sous l’angle de ses nombreuses possibilités techniques et de ses diverses fonctions. Pointe métallique, pierre noire, sanguine, plume, roseau, lavis d’encre ou aquarelle seront étudiés à partir d’œuvres des meilleurs praticiens de chacun de ces médiums, depuis les croquis les plus sommaires jusqu’aux feuilles les plus abouties aujourd’hui conservées. Tarif pour une séance : 5 € (Tarif réduit : 3,50 €) ; Tarif pour l’ensemble des 6 séances : 25 €, tarif réduit : 12 €.

Informations pratiques :

- Petit Château du Domaine de Sceaux - 9, Rue du Docteur Berger, 92330 Sceaux
- Du 14 mai au 15 août 2011
- Horaires : de 10h à 13h et de 14h à 17h30 (jusqu'à 18h le dimanche).
- Accès : Bus : ligne 192, arrêt église de Sceaux - RER B : station Sceaux
- Informations pour le grand public : 01 41 87 29 50 / 29 71
www.vallee-culture.fr

Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 24 Mars 2011 à 21:50 | Lu 2025 fois

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