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Exposition La matière et l'esprit, Jean Bertholle (1909-1996), du 14 mai au 19 septembre 2011, au Musée des beaux-arts de Dijon

Jean Bertholle est né à Dijon et il se trouve que son oeuvre est quantitativement bien représentée au musée des beaux-arts de la ville. Dans la Donation Granville, elle voisine avec des peintures et sculptures de ses amis ou contemporains. La dernière exposition qui lui a été consacrée à Dijon remonte à 1972.


Exposition La matière et l'esprit, Jean Bertholle (1909-1996), du 14 mai au 19 septembre 2011, au Musée des beaux-arts de Dijon
La ville de Dijon propose en 2011 une exposition qui couvre pour la première fois l'ensemble de la carrière de l'artiste. Elle évoque aussi des aspects de l'oeuvre - objets, vitraux, tapisseries, livres – jamais montrées à Dijon. Très considérable, l'oeuvre graphique ne sera pas présentée. Le grand intérêt de cette manifestation est de pouvoir couvrir toutes les périodes de la carrière de l'artiste. On y voit à l'oeuvre un renouvellement – des thèmes, manières, formats - et les éléments de continuité, telles que la valeur plastique et spirituelle du noir et l'attraction pour le mystère ou l'importance de la construction, par-delà la distinction entre oeuvres figuratives et non-figuratives.

Environ 90 peintures, une dizaine d'oeuvres en trois dimensions et des documents d'archives, sont proposés au public. Les deux tiers des oeuvres sont exposés au Musée des beaux-arts dans les salles d'expositions temporaires en suivant essentiellement la chronologie. Un espace à caractère documentaire présente quelques photographies ainsi que d'autres média utilisées par l'artiste (décor et costumes de théâtre, livre illustré).

L'importance de la dimension religieuse de l'oeuvre permet la présentation d'une partie de l'exposition au Musée d'Art sacré, en résonance avec la collection du Musée. Un tiers des oeuvres est donc exposé au Musée d'Art sacré, dont les maquettes de vitrail. L'activité de Jean Berthollle à la direction artistique de la manufacture de faïence de Gien est évoquée à travers la présentation d'un service de table et une nature morte au gibier, au Musée de la Vie bourguignonne Perrin de Puycousin.
Cette collaboration entre musées dijonnais est une véritable richesse pour la compréhension de l'oeuvre de l'artiste auprès du public, et fait l'objet de la publication un catalogue monographique quasi exhaustif sur l'artiste.

L'oeuvre de Jean Bertholle

La présence de Jean Bertholle dans la Donation Granville au Musée des Beaux-arts n'est pas particulièrement étonnante : le peintre peut être rattaché à la 2ème « École de Paris », ensemble d'artistes qui, pendant et après la deuxième guerre, développèrent un art non-figuratif, entre un ancrage dans une tradition picturale et la modernité d'une expression qui n'était plus redevable aux conventions de la perspective, de la profondeur, de tout rapport mimétique avec le réel, dans le dessin comme dans la couleur. Bertholle participa à l'exposition Vingt jeunes peintres de tradition française, première manifestation de cette génération d'artistes, à Paris sous l'Occupation.

La première influence notable sur son oeuvre est celle d'Édouard Manet en 1932. Lorsqu'il s'installe à Paris en 1934, il prend contact avec le fauvisme, le cubisme et le surréalisme. Cette confrontation se poursuit avec le groupe « Témoignages » à Lyon, où s'ajoute le questionnement spirituel, ésotérique et philosophique. Ces rencontres lui font supprimer modelé et clair-obscur ; il s'attache à la juxtaposition des valeurs colorées. Bertholle est fasciné par l'étrangeté, le symbolisme et l'ironie de J. Bosch. Cette période de la « surréalité » et de la figuration se dissipe pendant la guerre. Dans les années 40, avec des formes qui doivent encore au Picasso des « métamorphoses » et de Guernica, il installe une peinture allusive.
Après-guerre, ses préoccupations rejoignent celles de ses amis peintres Bissière, Manessier, Le Moal, Elvire Jean, des poètes Camille Bourniquel et Jean Lescure, de l'écrivain Max-Pol Fouchet. Il expose à la Galerie Jeanne Bucher dans les années 50. Grâce au renouveau de la commande religieuse, il s'adonne au vitrail, s'attachant notamment aux éléments : le ciel, la terre, l'eau.
Ce souci de signifier les éléments naturels se retrouve dans les séries prenant pour thème Venise, où il se rend une première fois en 1956. L'« ossature » chère à Lapicque puis Manessier ou Le Moal dans la décennie précédente est ici transfigurée par les éléments. Pierre, eau, lumière dissolvent les formes. Mais le souci de la composition reste central chez Bertholle, y compris lorsque, dans les années soixante, la non-figuration est emportée par un souffle lyrique ou par le combat entre lumière et ténèbres.

Vers 1970, alors que la peinture non-figurative est assez largement admise par le public, Bertholle revient à la figuration. Il retrouve le thème du cheval, peint des natures mortes dans lesquelles on trouve parfois un écho de Matisse, des nus aux tons chauds comme ceux de Modigliani.

L'oeuvre est marquée par un goût pour le travail manuel, qui se manifeste dans ses assemblages, polyptiques à volets, textes illustrés. Comme Manessier ou son ami sculpteur Étienne-Martin, il a le respect des techniques et des artisans. Son enseignement à l'École nationale supérieure des beaux-arts, où il est professeur et chef d'atelier d'art mural, de 1965 à 1980, passe par une connaissance approfondie de l'histoire de la peinture et de l'apprentissage des techniques.
L'acte de peindre était pour Bertholle un acte de foi. Aussi y a-t-il un même élan spirituel dans

L'hommage à Paolo Uccello (un grand format de 1963), Néon (de 1958) que dans le Golgotha (acquis par Paul VI pour ses appartements), ou le Magnificat de 1958. D'autres oeuvres répondent à cet élan et trouvent donc leur place au Musée d'Art sacré de Dijon.

Autour de l'exposition

Publication
Elle revêt une importance particulière car la littérature disponible sur Bertholle est soit parcellaire (et souvent épuisée), soit fournie en texte mais faible en reproductions (monographie en édition de poche).
Le catalogue comporte des textes de proches et spécialistes de Bertholle ( Michel-Georges Bernard, Lydia Harambourg, Frère Michel Albaric, André Bouzerau, Philippe Le Burgue). Très largement illustré, il comprend également une présentation des oeuvres de l'artiste par chapitres chronologiques.

Médiation
Document d'aide à la visite, parcours pour les familles, dossier d'accompagnement pour les enseignants, visites commentées, conférences, ateliers d'arts plastiques, concert

Information pratiques

Jean Bertholle (1909-1996)
La matière et l'esprit
exposition du 14 mai au 19 septembre 2011

Musée des beaux-arts
Palais des États de Bourgogne
BP 1510, 21033 Dijon Cedex
T. : 03 80 74 52 09, F. : 03 80 74 53 44, museedesbeauxarts@ville-dijon.fr

Musée de la vie bourguignonne Perrin de Puycousin - Musée d'art sacré
17 rue Sainte-Anne
BP 1510, 21033 Dijon Cedex
T. : 03 80 48 80 90, F. : 03 80 48 80 99, museeviebourguignonne@ville-dijon.fr

Horaires
Musée des beaux-arts
ouverts de 9h30 à 18h, fermé les mardis, le 14 juillet
Musée de la vie bourguignonne Perrin de Puycousin et Musée d'art sacré
ouverts de 9h à 12h30 et de 13h30 à 18h, fermés les mardis, le 14 juillet
Tarif exposition :
5 € plein tarif - 2,5 € tarif réduit - gratuit pour les moins de 18 ans, demandeurs d'emploi, bénéficiaires du RSA, personnes en situation de handicap et leur accompagnateur, détenteurs d'une carte de presse, membres de la SAMD

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 5 Avril 2011 à 16:28 | Lu 1321 fois

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