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Exposition La chambre d’Orphée, Musée Cocteau, Menton, du 14 juin au 16 novembre 2015

La chambre d’Orphée est le titre choisi à dessein par Anne et Patrick Poirier, en écho aux liens subtils unissant leur œuvre et celle de Jean Cocteau, que l’exposition met en lumière.


musée Jean Cocteau collection Séverin Wunderman © Roland Halbe
musée Jean Cocteau collection Séverin Wunderman © Roland Halbe
Ils sont tous trois fins connaisseurs des mythes qui n’ont cessé de nourrir leur imaginaire et passionnés par les méandres de la psyché. Leur créativité puise aussi bien dans leur histoire personnelle que dans celle du monde, en particulier méditerranéen. Heurtebise, Cégeste, Orphée, Eurydice, Gradiva, Norbert Hanold, Freud sont les figures tutélaires de leurs pérégrinations introspectives dont l’incarnation prend les formes les plus diverses : poésie, théâtre, cinéma et dessin pour Cocteau ; sculpture, installation, peinture, photographie, écriture, vidéo pour Anne et Patrick Poirier. Très symboliquement, Jean Cocteau s’écriait « Je suis grec ! » et, dans le Journal d’un inconnu, présentait ainsi la source de ses mythes : « la Grèce est une idée qu'on se forme et qui se forme continuellement sous un ciel apte à ce genre de fantasmes au point qu'on se demande si la Grèce existe et si l'on existe lorsqu'on y voyage, et si toutes ces îles et cette Athènes où vole le poivre des poivriers, ne sont pas une fable, une présence aussi forte et aussi morte que celles de Pallas, par exemple, ou de Neptune. »

Séverin Wunderman (1938-2008) a rassemblé, dès l’âge de dix-neuf ans, la plus vaste collection dédiée à Jean Cocteau avant d’en faire don en 2005 à la ville de Menton. En résonance avec celle-ci, la sélection d’Anne et Patrick Poirier d’une vingtaine de leurs travaux couvre le large spectre de leurs recherches, de Valise de 1968 aux récentes peintures blanches de la série Archéologie du futur. Elle instaure un dialogue intime entre leurs univers respectifs.

Conçu par Anne et Patrick, le parcours épouse l’audacieuse architecture de Rudy Ricciotti inaugurée en 2011. L’onirique sinuosité de ses arcades se joue des contrastes d’ombre et de lumière sur les rives de cette Mare Nostrum qui leur est chère comme elle l’était à Cocteau.

Le chaos et la violence qui, aujourd’hui, règnent tout particulièrement autour de la Méditerranée et menacent la survie d’un inestimable héritage multi millénaire, prouvent la justesse visionnaire des préoccupations d’Anne et Patrick Poirier depuis leurs débuts. C’est à leur retour du Cambodge, en 1970, au moment où ce pays bascule dans l’horreur, qu’ils décident de se baptiser architectes archéologues. Dès lors, inlassablement, ils se servent de métaphores architecturales, archéologiques ou mythologiques pour parler de la vulnérabilité de la mémoire culturelle comme en témoigne, par exemple, Alep, de 2015, qui sera présenté au public pour la première fois.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 18 Juin 2015 à 00:24 | Lu 134 fois

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