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Exposition L’invention de l’œuvre, Rodin et les ambassadeurs au musée Rodin, Paris, du 6 mai au 4 septembre 2011

Jean Arp, Marcel Duchamp, Joan Miro, Jean Fautrier, Lucio Fontana, Jean Dubuffet, Alberto Giacometti, Willem de Kooning, Joseph Beuys, Marcel Broodthaers, Eduardo Paolozzi, Anthony Caro, Cy Twombly, Eric Cameron, Richard Serra, Bruce Nauman, Ham Steinbach, Sophie Ristelhueber, Ugo Rondinone, Douglas Gordon, Urs Fischer.


Robe de chambre de Balzac, plâtre, vers 1890, Meudon, ©musee Rodin, Paris
Robe de chambre de Balzac, plâtre, vers 1890, Meudon, ©musee Rodin, Paris
L’Invention de l’œuvre, Rodin et les ambassadeurs s’intéresse à la réception de l’œuvre de Rodin avec l’ambition de témoigner de son évolution, de la relecture dont elle a été et demeure l’objet. L’exposition propose de confronter une centaine d’œuvres de Rodin (1840-1917) à une trentaine d’œuvres modernes et contemporaines, postérieures à 1945.

Une approche inédite
Cette approche inédite situe l’œuvre du sculpteur dans le contexte du regard critique qui lui a été porté depuis l’après-guerre. Elle considère aussi bien les l’œuvres reconnues tels que L’Âge d’airain, Le Baiser, Balzac, L’Homme qui marche que la présentation des nombreux modèles, qui figuraient dans l’atelier à la mort de l’artiste et dont l’étude a largement progressé depuis cette époque. Une telle relecture procède évidemment d’un travail de critiques, d’historiens de l’art et de conservateurs qui ont permis de découvrir et de valoriser le corpus de l’œuvre en l’élargissant aux plâtres, aux figures partielles et aux assemblages. Sorte de work in progress, la création chez Rodin se nourrit d’une tradition dont l’artiste fait sa propre histoire en même temps que le sculpteur fait de son atelier un vaste chantier de recyclage, de réactivation, et de sa propre l’œuvre une matrice qui vient s’alimenter elle-même, se reproduire, se répéter, s’assembler et se recomposer.

Le renouvellement du regard
Le renouvellement du regard sur l’œuvre de Rodin est aussi le fait du travail artistique, c’est-à-dire de la production de certains artistes de l’immédiat après-guerre jusqu’à aujourd’hui. Leurs préoccupations - pour la matière et le modelé mais aussi la valorisation du fragment ou le recours à la combinaison d’éléments - ont eu des répercussions sur la façon de regarder Rodin comme sur la manière d’envisager la création contemporaine. De Marcel Duchamp (1887-1968) à Urs Fischer (né en 1973), chacun de ses artistes se fait « l’ambassadeur » d’un regard sur le monde, sur son œuvre, et sur les œuvres du présent comme du passé.

Un parcours en 11 sections
En se plaçant au niveau des procédés de la sculpture, comme le matériau, le lisse et le poli, l’assemblage ou la série, pour ne prendre que ces quelques catégories, l’exposition se donne pour enjeu non pas d’établir des filiations ou des descendances mais d’interroger des permanences, des variations, des glissements. Les choix effectués, aussi bien concernant les onze sections qui structurent l’exposition, que dans la sélection des œuvres présentées, celles de Rodin et celles des 21 autres artistes visent à susciter un écart, une tension, entre les unes et les autres, sans chercher de justifications historiques ou formelles.
On en veut pour seuls exemples le vis à vis entre les assemblages de Rodin et Butt To Butt de Bruce Nauman, le face à face entre La Robe de chambre de Balzac et La Peau de Joseph Beuys, ou bien encore dans le chapitre « séries et variations » la confrontation entre les 28 bustes exécutés pour le portrait de Georges Clemenceau et les 64 sculptures en cire moulées Diary of Clouds d’Ugo Rondinone.
L’exposition se prolonge dans la cour d’honneur de l’Hôtel Biron où, entre Le Penseur et La Porte de l’Enfer, sont présentées pour la première fois en extérieur trois œuvres monumentales en fonte d’aluminium d’Urs Fisher.

Laissant aux œuvres le pouvoir de dialoguer entre elles, cette exposition devrait permettre au spectateur de développer son propre parcours et de libres associations.

Un prolongement à l’hôtel Biron : Douglas Gordon
Et de poursuivre sa visite au sein des collections, à l’hôtel Biron, au premier étage duquel sera présentée l’œuvre de Douglas Gordon, Predictable Incident in Unfamiliar Surroundings (1995), réalisée à partir de scènes de « baisers » extraites de la célèbre série télévisée américaine Star Trek. Par son principe de reprise et de répétition, cette installation vidéo vient en écho, et comme point d’orgue à l’exposition L’invention de l’œuvre, Rodin et les ambassadeurs.

Exposition L’invention de l’œuvre, Rodin et les ambassadeurs
du 6 mai au 4 septembre 2011
Musée Rodin
79, rue de Varenne
75007 Paris
M° Varenne
Du mardi au dimanche
de 10h à 17h45
Programmation et billetterie : www.musee-rodin.fr

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 8 Mars 2011 à 13:28 | Lu 1567 fois

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