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«Django Reinhardt, swing de Paris», Fort du Bruissin, Francheville (Grand Lyon), du 13 avril au 14 juillet 2013


«Django Reinhardt, le fils de l’air»

Enfant de la balle né à l’arrière d’une roulotte, aristocrate du swing grandi dans les bas-fonds de la «Zone», Django Reinhardt (1910-1953), «fils de l’air» comme se plaisait à le décrire Jean Cocteau, a conquis aussi bien les intellectuels férus de jazz que les danseurs des bals canailles ou la clientèle chic des cabarets sélects, grâce à la magie de sa guitare.

Django Reinhardt a fasciné ses contemporains par la manière dont son éclatante virtuosité a triomphé de son handicap, faisant oublier qu’il avait perdu l’usage de deux doigts dans l’incendie de sa roulotte, à l’âge de dix-huit ans.

Prenant la tête, avec le violoniste Stéphane Grappelli, du Quintette du Hot Club de France, il a donné naissance à un nouveau style de jazz : le jazz manouche. En effet, évoquer le destin de Django Reinhardt et son association avec Stéphane Grappelli ne peut se faire sans replacer son histoire dans le contexte plus général de l’acclimatation du jazz en France dans l’entre-deux-guerres qui fit de Paris une des capitales mondiales du genre.

Ce musicien est le premier grand soliste de l’histoire du jazz qui ne soit pas américain et qui a acquis une aura internationale. C’est aussi l’un des tout premiers à imposer la guitare comme instrument leader au sein d’une musique où elle était marginale car confinée à une position d’accompagnement. Le son de Django Reinhardt, la puissance de son jeu, la vivacité de son attaque, sont redevables à un instrument, la guitare selmer dite Maccaferri, conservée dans les collections du musée de la Musique qui est un chef-d’oeuvre de la lutherie française.

«Django est le héros d’un peuple», écrit très justement Alain Antonietto, spécialiste de l’histoire du guitariste. Il est le plus illustre représentant de la culture tsigane, et de ce peuple musicien qui, de l’Inde à l’Andalousie, de l’Europe de l’Est aux Flandres, a souvent eu la musique pour tout bagage. Consacrer une exposition à Django, c’est aussi rendre hommage aux Tsiganes (Gitans, Roms, Manouches) qui ont eu à endurer pendant des décennies discrimination et persécutions, et à leur musique qui nourrit l’apprentissage musical de Django.
Le jazz manouche reste très populaire en France comme l’illustrent plusieurs manifestations récurrentes : festival Django-Reinhardt à Samois-sur-Seine, festival Les Nuits manouches à l’Alhambra à Paris, Gypsy Lyon Festival et Festival de la Roulotte à Chambéry...

Fort en Jazz et Jazz à Vienne proposeront cette année des soirées dédiées au jazz manouche.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 14 Mars 2013 à 20:51 | Lu 481 fois
Pierre Aimar

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