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« De Anima Lapidum. L’âme des pierres » d’Estelle Lagarde, Monastère Royal de Brou, Bourg-en-Bresse, du 12 mai au 27 août 2017

Les photographies de «De Anima Lapidum» ont été pensées et réalisées pour et dans des lieux immuables, dont la destination est quasi éternelle : églises, cathédrales, monastères sont ici au cœur du questionnement de l’artiste. Ces monuments sont à la fois le déclencheur et le réceptacle de la recherche d’Estelle Lagarde


Série «De Anima Lapidum», Lux in tenebris, (triptyque) © Estelle Lagarde / agence révélateur
Série «De Anima Lapidum», Lux in tenebris, (triptyque) © Estelle Lagarde / agence révélateur

Il est question de cheminements pluriels dans toute l’œuvre d’Estelle Lagarde.
C’est de la rencontre avec une architecture, de l’appréhension d’une lumière et d’un certain écoulement du temps que naissent les narrations photographiques de l’artiste, échos à ses propres interpellations. Qui deviennent à leurs tours les nôtres.
Ses mises en scène photographiques questionnent l’apparence de nos existences pour mieux explorer nos vies intérieures. Elles sondent de manière onirique, parfois avec humour ou décalage, les enjeux, petits ou grands, de nos existences. La spécificité de chacun des théâtres de ses prises de vues correspondant à telle ou telle interrogation.

Les différents lieux investis par Estelle Lagarde lui permettent de diriger des scènes qui, ajoutées les unes aux autres, racontent une histoire. Avec «De Anima Lapidum», exposition inédite, Estelle Lagarde se livre à la matérialisation d’une intériorité. En plaçant sa chambre photographique dans plusieurs édifices religieux, aux quatre coins de la France, elle met en images une réflexion sur les relations s’établissant entre l’humain et les architectures de ces monuments.
C’est aussi notre propre mystique qui est ici sondée à travers la mémoire, les souvenirs et l’Histoire qui imprègnent les murs de ces monuments sacrés, témoins et gardiens de secrets, de péchés et d’espérances.

De petites églises de campagne en majestueuses cathédrales – et jusqu’au Monastère Royal de Brou, Estelle Lagarde porte un regard singulier et inspiré sur ce que suscitent et déclenchent en nous ces architectures souvent millénaires.

En compagnie d’étranges personnages, elle nous offre un voyage entre contemplation, rêve et méditation.

Si «De Anima Lapidum» ne constitue pas une rupture dans le travail d’Estelle Lagarde - ce sont presque toujours des architectures qui lui inspirent ses mises en scènes photographiques - cette série est pourtant bien particulière.
Alors que les précédentes images s’attachaient à la présence humaine, à sa trace, dans des constructions sur le point d’être détruites ou réhabilitées, celles de «De Anima Lapidum» ont été pensées et réalisées pour et dans des lieux immuables, dont la destination est quasi éternelle : églises, cathédrales, monastères sont ici au cœur du questionnement de l’artiste. Ces monuments sont à la fois le déclencheur et le réceptacle de cette recherche.
Un jour, en pénétrant dans une église, Estelle Lagarde a eu la vision de cet homme à cheval. C’est en sondant cette vision qu’est né le désir de se confronter à ces lieux éminemment pérennes, témoins de l’Histoire avec un grand H, mais également de tant d’histoires humaines, intimes, singulières.
Ce sont ces strates temporelles et mémorielles que l’artiste examine et matérialise.
En donnant forme plus ou moins spectrale aux êtres qui ont peuplés ces lieux, notamment aux moments cruciaux de leurs vies (Naissance, union, mort), Estelle Lagarde explore la relation entre bâti et mémoire. Entre intériorité et matérialité.
La lumière lui sert de guide dans cette quête : d’essence naturelle elle symbolise l’éternité, les forces d’un univers spirituel. Artificielle, la lumière semble témoigner du passage humain, de la trace d’une existence.
Cette combinaison de différentes sources lumineuses agrège l’Histoire et les histoires de ces édifices. Elle exprime toute la richesse de ces architectures et leur capacité à y collecter et y additionner les recueillements humains, douloureux ou heureux.
Elles deviennent à la fois un refuge et constitue un inventaire immatériel et sensible des existences et des émotions humaines.

Dans le silence, à l’abri, protégés par ses pierres, nous pouvons aller sereinement à la rencontre de notre propre spiritualité, en confiance, et peut-être sentir la présence d’autres existences, qui imprègnent ces murs depuis des siècles...

A moins qu’Estelle Lagarde ne soit le témoin privilégié de ces présences une fois ces lieux abandonnés par les vivants...

Y aller

Tél. : Infos : +33 (0)4 74 22 83 83
Rés. groupes : + 33 (0)4 74 22 83 83
www.monastere-de-brou.fr


Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 27 Février 2017 à 14:24 | Lu 589 fois

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