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Cabinet de Curiosités, Vol 2 : Naturalia du 15 janvier au 15 mars 2013 à l’Artothèque de Saint-Priest, Rhône

Traditionnellement les cabinets de curiosités étaient des espaces privés où un collectionneur rassemblait des objets, des artefacts mémorables représentants les quatre grands domaines de connaissance : Naturalia qui est le domaine des plantes, des fossiles et du règne animal.


Par opposition Artificalia est l’espace des antiquités et des oeuvres d’art. Exotica qui caractérise les artefacts des contrées lointaines comme les plantes exotiques mais aussi plus largement les objets ethnographiques et Scientifica qui concerne les instruments de mesure géométrique et astronomique. Cet espace est avant tout symbolique, car il rassemble des objets et des domaines de connaissances dans un idéal. Un idéal de rareté et de beauté (souvent proche de l’étrange), mais surtout un idéal de témoignage et donc de préservation. En regroupant les témoins mémorables des différents domaines de la connaissance, cet espace matérialise pour son possesseur la maîtrise d’un savoir illustré par la présence même de l’objet.

Cabinet de Curiosités Vol 2 : Naturalia

En prenant comme point de départ les œuvres de Gilles Aillaud qui sont dans les collections de la ville, nous avons composé une exposition autour du rapport que l’homme entretient avec la nature.

Gilles Aillaud a peint inlassablement des animaux enfermés. Taxé très tôt de peintre « animalier », l’artiste redécouvert au cours des années 2000 interroge de manière très critique cette question de l’espace « animal ».
Ces oeuvres nous montrent des lieux de spectacles où la nature est recrée suivant une esthétique ambiguë : celle-ci est réduite à des éléments factices ou de simples carreaux aux teintes vertes viennent évoquer la jungle ou la forêt. C’est donc une nature absolument fausse et artificielle que l’artiste nous représente avec les moyens les plus artificielles du monde : ceux de l’art et de la peinture. Pour répondre aux aspects critiques de la peinture de Gilles Aillaud, deux artistes invités viennent compléter cette réflexion.
Thomas Fontaine est photographe. Son travail tente de saisir les failles de nos sociétés autour de la représentation. Au gré de ses déplacements dans les zoos ou les Muséums d’Histoires Naturelles l’artiste pointe par la photographie les disfonctionnements de nos conventions d’humains. Son observation est volontairement critique, les cages de zoo ou les vivariums vides prennent l’allure de microcosmes naturels, mais là encore tout est faux : la vitrine apparaît dans le cadrage, les barreaux de la cage empêchent notre regard. Les trois séries présentées pour l’exposition nous montrent les difficultés de recréer la nature dans un espace artificiel.
Enfin Ivana Adaime Makac réalise un travail d’installations et de sculptures autour des ultimes dérives de notre relation à la nature. Nature maîtrisée et contrôlée jusqu’à l’aspect le plus cosmétique du problème. C’est ce que pointe notamment l’œuvre Reverdir. Le point de départ de cette installation est une interrogation concernant une tendance étrange : le green-washing. De manière assez effrayante, des sociétés américaines repeignent avec de la peinture verte les trous qui peuvent apparaître dans la pelouse de particuliers. La nature devient peu à peu une matière où l’homme influe à la manière d’un chirurgien esthétique sur le rythme normal de la nature. Les autres œuvres de l’artiste illustrent l’ambiguïté de notre regard. Ainsi l’œuvre Parodia, est une composition florale que l’artiste a abîmé manuellement. Les traces laissées dans les feuillages laissent penser que le lieu d’exposition est infesté d’insectes xylophages. Là encore, en tant qu’humains nous faisons le constat d’une détérioration de la composition alors que pour l’animal l’œuvre n’est au départ que de la nourriture. Avec ces œuvres, l’artiste tente de matérialiser la fracture réelle qui existe entre notre humanité et la nature.
Cabinet de Curiosités, Vol 2 : Naturalia du 15 janvier au 15 mars 2013 à l’Artothèque de Saint-Priest, Rhône

Pratique

Horaire de l’exposition : mardi de 14h a 19h / jeudi de 11h a 17h
(Sur rendez-vous uniquement : mardi de 19h à 21h le / mercredi de 10h à 13h / vendredi de 9h a 12h)
Artothèque de Saint-Priest
Place Charles Ottina
69800 Saint-Priest

Contact : Tél. 04 27 86 53 27 /
Accès : Tram T2 - arrêt Hôtel de Ville

Pierre Aimar
Mis en ligne le Vendredi 11 Janvier 2013 à 14:36 | Lu 401 fois

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