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7 au 30 juillet, Le Bal de Kafka de Timothy Daly au Théâtre des Halles, Avignon Off

Très proche de son « Journal », « Le bal de Kafka » de Timothy Daly est d’abord une comédie drôle et émouvante. Drôle, Kafka ? Oui, avec son personnage d’éternel adolescent écartelé entre sa famille réelle (la famille juive : un père autoritaire, une mère dépassée, une sœur rebelle et une fiancée coincé e) et sa famille rêvée (les acteurs d u thé âtre yiddish).


Le Bal de Kafka
Une pièce sur Kafka....
Très proche de son « Journal », « Le bal de Kafka » de Timothy Daly est d’abord une comédie drôle et émouvante. Drôle, Kafka ? Oui, avec son personnage d’éternel adolescent écartelé entre sa famille réelle (la famille juive : un père autoritaire, une mère dépassée, une sœur rebelle et une fiancée coincé e) et sa famille rêvée (les acteurs d u thé âtre yiddish).
Nous nous y reconnaissons : pathétiques, fragiles, odieux – autour d’un Kafka dont le génie semble se réduire aux petits (et grands) travers obsessionnels du quotidien. Un Woody Allen avant la lettre, dont l’identité (juive) ne cesse de s’exprimer dans son rapport au monde, aux autres.
Cette pièce pose une lumière originale sur l’oeuvre de Franz Kafka – en particulier « La Métamorphose » - dans les rapports étroits qu’il entretient entre l’acte de création et l’acte de survie. Elle donne, de façon totalement ludique, des clefs pour entrer dans un univers que l’on pourrait dire « glauque » mais qui est au contraire plein d’humour et de tendresse. Franz Kafka porte un regard déformant, décapant, mais salutaire sur le monde.


Une pièce sur la famille…
imothy Daly, auteur et dramaturge australien, crée un univers grotesque qui met en scène dans un ballet alterné : le rêve et la réalité, les fantasmes et le quotidien, l’assimilation et le retour aux origines. Kafka vit le cauchemar hilarant de sa réalité mesquine et envahissante, écartelé entre sa famille et sa « future ». Puis il rêve cette même réalité rejouée sur la scène du théâtre yiddish, et s’évade en se prenant pour l’acteur-auteur de sa propre vie : pour le personnage principal de sa propre histoire.
Les personnages sont doubles : la famille « réelle » de Kafka se métamorphose grâce à un appendice ou un accessoire disproportionné (un nez, une joue, une unique papillote…) en sa famille théâtrale excessive, tonitruante, envahissante.
Hermann, Julie, Ottla et Felice deviennent les figures emblématiques et souvent ridicules du Père (« le patriarche incompris qui, en bon époux juif attentionné, interprétera la victime d’une façon qui ne manquera pas d’émouvoir tout le monde, sauf les chrétiens et les cyniques »), de la Mère (« la mère juive si calomniée, dont le destin est d’aimer trop et de penser trop peu mais qui en dépit de cela, demeure excellente cuisinière et femme d’intérieur… »), la Soeur (« «tragiquement déchirée entre l’amour filial et la poursuite égoïste de son propre destin ») et la Fiancée (« Un mariage bourgeois connaît par-dessus tout la pression. Lorsque l'amour est mort, seule reste la pression, souvenir d'heures plus heureuses »)…


Une pièce sur le théâtre…
afka reçoit des leçons de théâtre de la part d’acteurs en quête d’auteur – la sainte famille en quête de Fils. Tous les codes de jeu y sont démontés : du réalisme intimiste, on saute à l’agrandissement stylisé qui n’est pas sans rappeler l’expressionnisme et le théâtre des années vingt. On y passe allègrement de la métaphore (l’empoisonnement : du figuré au littéral) à la pantomime du signe – avec le pantin de Kafka.
Tout se joue autour d’une table : table de la famille, tréteau du théâtre yiddish, table de l’écrivain…Une table étrange, disproportionnée, bancale autour de laquelle tout danse. Car on y danse, on s’y écorche, on y meurt dans une intimité qui n’est pas sans rappeler « Kvetch » de Berkoff. Une comédie jubilatoire dont on ne sort pas indemne…

Le Bal de Kafka de Timothy Daly
Traduit par Michel Lederer
Mise en scène Isabelle Starkier
Avec Sébastien Desjours, Guilaine Londez, Anne Mauberret , Philippe Millat-Carus, Erika Vandelet
Décors Jean-Pierre Benzekri
Costumes Anne Bothuon
Masques Nicole Princet
Maquillages Fabienne Leymonerie

au Théâtre des Halles
Rue du roi René
84000 Avignon
04 32 76 24 51
www.theatredeshalles.com

du 7 au 30 juillet 2009
Générale de presse le 6 juillet
Tous les jours à 14h
Relâche le 19 juillet

pierre aimar
Mis en ligne le Vendredi 19 Juin 2009 à 04:15 | Lu 820 fois

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