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6.10 au 28.11.10 : Figure Libre, Quand l'art détourne le sport, Guyancourt (78)

L'exposition "Figure Libre - Quand l'art détourne le sport" se propose d'explorer les multiples manières par lesquels les artistes d'aujourd'hui utilisent, s'approprient, détournent, le langage, les codes, les signes, les représentations, les imageries ou encore les significations du monde du sport, pour les traduire dans un vocabulaire esthétique contemporain.


Les matériaux, les outils, les icônes, les règles, les valeurs... du sport sont détournés de leur fonction initiale

6.10 au 28.11.10 : Figure Libre, Quand l'art détourne le sport, Guyancourt (78)
Les artistes présents :
Sophie Dalla Rosa, Marie Denis, Dominique Dubois, Massimo Furlan, Cyril Hatt, Thomas Jouanneau, Sébastien Lecca, Edouard Levé, Alfredo Lopez, Luna, Bruno Peinado, Laurent Perbos, Guillaume Poulain, Emmanuel Régent, Chloé Ruchon, Lionel Scoccimaro, Ernesto Timor, Laurent Tixador, Capucine Vever & Amélie Deschamps

Ces artistes pointent, souvent avec humour et ironie, parfois avec dérision et férocité, ce que représente le sport dans le monde d'aujourd'hui, qu'ils envisagent comme une métaphore sociale. Car si le sport est devenu un tel objet de fascination, c'est qu'il porte en lui tous les symptômes de notre société : culte du corps et de la performance voire de l'exploit, signe de reconnaissance sociale et identitaire, vecteur de bien des rêves de richesse, de célébrité et de pouvoir, lieu de toutes les spéculations marchandes, parangon de la compétition qui règne dans notre système économique. Ultime espace de rassemblement et de communion, le sport s'apparente à un nouvel « opium du peuple », pour reprendre (et détourner) l'expression de Marx. En outre, sa production et sa diffusion massive en font le divertissement postmoderne par excellence de notre « société du spectacle ».

Le sport n'a jamais autant fait rêver, aussi, et parfois paradoxalement, parce qu'il reste porteur d'espoirs humanistes et de valeurs morales : liberté, fraternité, respect, courage, honneur, dépassement de soi... Dans FIGURE LIBRE, les matériaux, les outils, les icônes, les règles, les valeurs... du sport sont détournés de leur fonction initiale, et c'est précisément dans ce décalage que se situe la réflexion des artistes, autant sur ce que représente le sport dans notre société, que sur ce que la vie moderne peut avoir de sportif ! C'est donc le détournement du sport sous toutes ses formes, et notamment les plus ludiques, subversives, ou interactives, que cette exposition souhaite mettre en avant. En outre, si nous avons le plaisir de pouvoir montrer ici des pièces d'artistes reconnus, et notamment autour de ce sujet, nous avons eu à coeur de choisir également des talents émergents, et de demander à certains d'entre eux de créer des oeuvres spécifiquement pour l'exposition. Ce dont nous les remercions très sincèrement.

L'exposition se déploie autour de quatre axes, dont le dénominateur commun

reste la notion de détournement mais qui abordent chacun ce détournement comme une métaphore :

Détournement d'icônes
Mélanger l'art et la vie : devenir l'espace d'un instant une star du football, prendre la place des nouvelles icônes que sont devenus les sportifs de haut niveau, réfléchir sur le pouvoir des logos. Massimo Furlan rejoue le match, mais avec une distance théâtrale et un décalage qui transforment le sens de la performance. Chloé Ruchon télescope les icônes et les univers, en créant un baby-foot dont les traditionnels joueurs sont remplacés par des poupées Barbie. Les chaussures de sport en papier photographié de Cyril Hatt questionnent ces logos devenus objets du désir. Amélie Deschamps et Capucine Vever détournent l'espace de l'art contemporain en bureau de fédération sportive et projettent les acteurs de l'art dans l'arène du catch.

Guerre et paix
Dans le sport, comme dans le milieu de l'art d'ailleurs, la notion de compétition est essentielle. Même si on affirme, pour rester sportif, que « l'important est de participer », à l'instar de Pierre de Coubertin, la réalité du monde sportif reproduit les relations naturelles et sociales de l'homme avec son semblable : un rapport de force à l'issue duquel il y aura un vainqueur et un vaincu. Métaphore de la condition sociale, le sport s'inscrit sur le même modèle darwinien, où le dépassement de soi est corrélatif de l'idée qu'il faut être le meilleur pour survivre... Dominique Dubois propose un peu de sérénité au coeur de la brutalité du monde du football américain. Pour Sébastien Lecca, la compétition sociale est aussi rude qu'un marathon. Les photographies d'Edouard Levé suggèrent une analogie entre la violence de la société, du monde du travail et une mêlée de rugby. Et puis, avec Thomas Jouanneau, clin d'oeil au monde du catch, redevenu si populaire, avec une incursion dans l'intimité de sportifs pas tout à fait comme les autres...

Upside down*
(Jeux de matière et métaphores)
*Sans dessus dessous, sens dessus dessous : les artistes jouent avec les matières, les images et les représentations, détournent les sens, histoire de jouer ! Puisant dans ce que le sport a à voir avec la culture populaire aujourd'hui, ils libèrent les objets de leur « valeur d'usage », s'en réapproprient les signes pour jouer avec leur signifiant, télescopent, mixent et métissent. Ici, on transfigure les matières, on renverse l'usage des matériaux sportifs, on métamorphose les objets, on transpose les univers, souvent avec poésie et humour, on détourne le sens initial donné à l'objet du sport en redessinant les contours de l'univers qui va avec. Des casques de moto deviennent grappe sculpturale et colorée chez Lionel Scoccimaro. Sophie Dalla Rosa invente des trophées d'une matière nouvelle. Luna transpose le rude ballon de rugby en porcelaine délicate. Emmanuel Régent confond dans un même objet usuel le ciel et la mer. Cyril Hatt sème le doute sur la réalité d'objets quotidiens. Guillaume Poulain poétise un ballon de basket. Bruno Peinado hybride les matières et les univers.

Des records (de l'absurde)
Dans ce monde de compétitivité, qui est celui du sport comme le nôtre au quotidien, le dépassement de soi et des autres, le record et la sur performance se développent. Le culte de l'extrême et du dépassement des limites font de l'exploit un acte logique. Dans le détournement, les artistes, faisant appel à l'humour, au non-sens et au sens de l'absurde, remettent ainsi en question le véritable sens de la performance, comme une expérience du monde, dont le décalage fait oeuvre. Laurent Tixador, premier artiste à avoir atteint le Pôle Nord géographique, joue l'aventure, dans une performance sportive autant qu'artistique. Marie Denis trace des terrains de football impossibles à jouer et invente de nouvelles règles du jeu. Laurent Perbos, adepte des records absurdes, crée des ballons de plus en plus gigantesques. Alfredo Lopez s'interroge sur le sens de l'esprit olympique. Sophie Dalla Rosa questionne avec humour la valeur « glorifique » des trophées.

Passes et Passages (résidence photographique)
Parallèlement à l'exposition itinérante dans quatre équipements sportifs de la Ville de Guyancourt, qui aura lieu entre octobre 2010 et janvier 2011, dans laquelle sera présentée une partie des travaux d'Ernesto Timor, tirés sur bâches de grand format, l'exposition FIGURE LIBRE offre un espace de projection à Passes et passages, le projet photographique d'Ernesto Timor.
Ce travail, réalisé lors d'une résidence photographique de l'artiste dans la Ville de Guyancourt entre mai et juin 2010, consiste en une série de portraits, à la manière du photographe. Construits en diptyques, de manière à insister sur cette notion de franchissement (réel ou fantasmé) d'une limite personnelle via la pratique sportive, ces portraits ont été réalisés avec tous les sportifs volontaires, qui ont répondu à une annonce diffusée par le Service des Sports de la Ville, ou rencontrés lors du séjour de l'artiste à Guyancourt. (Source : Ernesto Timor)

Pratique

FIGURE LIBRE - Quand l'art détourne le sport
SALLE D'EXPOSITION
11, place Pierre-Bérégovoy
Quartier de Villaroy - Guyancourt
78280 GUYANCOURT
Du 6 octobre au 28 novembre 2010
Vernissage le 7 octobre 2010 à 18h30

Entrée libre. Mercredi et samedi de 10h à 12h et de 14h à 18h - Jeudi et vendredi de 15h à 18h - Dimanche de 10h à 13h
Renseignements auprès du Service Action Culturelle de la Ville : 01 30 44 50 80
Site web : www.ville-guyancourt.fr

Commissaires de l'exposition : Marie Deparis-Yafil et Isabelle Vernhes (Lebaupain) / agence pop !, assistées de Caroline Charbonneau / agence pop ! // Textes : Marie Deparis-Yafil // Exposition en collaboration avec: Yann Lapoire, Responsable du Service Action Culturelle, Ville de Guyancourt - Bénédicte Bruneau, Chargée de Médiation Culturelle - Angélique Normand, Assistante du Service Action Culturelle - Avec les services de la Ville de Guyancourt

pierre aimar
Mis en ligne le Lundi 4 Octobre 2010 à 13:46 | Lu 917 fois

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