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24 octobre au 18 janvier, Fragments, regard sur la collection du musée national Fernand Léger, à Biot

L’exposition « Fragments, regard sur la collection du musée national Fernand Léger » part du constat de l’omniprésence de fragments - d’objets, de machines ou de corps - dans les dessins de l’artiste. Pourquoi ces morceaux de réalité, ces gros plans ou ces vues éclatées, viennent-ils ainsi ponctuer l’oeuvre d’un peintre célèbre pour ses grandes compositions picturales ?


Fernand Léger Composition au perroquet, 1938 © ADAGP, 2009 © Photos RMN, Gérard Blot
Fernand Léger Composition au perroquet, 1938 © ADAGP, 2009 © Photos RMN, Gérard Blot
La présentation d’oeuvres de la collection d’art graphique permet de comprendre comment, à travers cette prédilection pour la représentation fractionnée du monde, transparaît la modernité de l’oeuvre de Léger.
Deux sources croisées viennent expliquer cette fascination. Dans les années dix, la réflexion de Léger autour du cubisme se fonde sur l’observation d’une nouvelle fragmentation du réel : « L’homme moderne enregistre cent fois plus d’impressions que l’artiste du XVIIIe siècle ; par exemple, à tel point que notre langage est plein de diminutifs et d’abréviations », écrit-il en 1914. Le morcellement est le propre de cette société moderne en plein essor technologique et urbain, dont l’artiste s’attache à transcrire le rythme syncopé.

Quelques années plus tard, la révélation du cinéma marque pour Léger la naissance véritable d’une esthétique du fragment. Utilisant les qualités propres du cinéma, son film Le Ballet mécanique (1924) présente figures humaines et objets, cadrés au plus près, tronqués ou démultipliés. Le fragment individualisé devient porteur d’un drame nouveau, situant l’action non plus dans l’ordre traditionnel du récit mais dans un domaine purement plastique.
Par cette poétique du détail, Léger entend fonder « un nouveau réalisme », apte à rendre compte de la nature foncièrement discontinue de la vie moderne.
La vision fragmentaire, à travers tous ses effets (gros plan, décadrage, isolement et répétition de certains motifs), caractérise la plupart de ses dessins. En tant que première étape de création, les esquisses s’attachent naturellement à étudier chaque détail des compositions picturales à venir. Mais l’intérêt pour le fragment s’inscrit chez Léger dans une théorie plus globale : le passage d’un art narratif fondé sur le sujet à une oeuvre concentrée sur la seule beauté plastique de l’objet. En évacuant tout sentimentalisme, la vue en fragments permet à l’artiste d’exprimer pleinement la force d’évocation des objets du quotidien.
L’exposition présente des oeuvres de l’ensemble de la carrière de Fernand Léger et rend compte de la diversité des styles et des techniques utilisés dans son travail graphique. Le fonds des dessins de la collection (mines, encres et gouaches), exposé pour la dernière fois au musée il y a douze ans, est rapproché d’oeuvres céramiques et cinématographiques.

Musée national Fernand Léger
Chemin du Val de Pome - 06410 Biot
Tél : 04 92 91 50 30 - Fax : 04 92 91 50 31 ; regie.biot@rmn.fr
Ouvert tous les jours, sauf le mardi, les 25 décembre, 1er janvier et 1er mai.
novembre - avril : de 10 h - 17 h
mai - octobre : 10 h - 18 h
Site : www.musee-fernandleger.fr

pierre aimar
Mis en ligne le Lundi 7 Décembre 2009 à 19:19 | Lu 361 fois

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