A l’automne 1933, devant la menace que représentait l’Allemagne de Hitler, les gouvernements français et italiens s’engagèrent plus avant dans la voie d’un rapprochement qui fut présenté à l’opinion comme le résultat naturel d’une communauté de culture entre deux nations « latines ». Cette politique de rapprochement atteignit son point culminant avec les accords Laval-Mussolini de janvier 1935. Cette année-là, Paris accueillit toute une série d’expositions qui célébrèrent l’Italie fasciste. Une double exposition consacrée à l’art ancien et moderne italien fut en particulier présentée au Petit Palais pour la partie allant de Cimabue à Tiepolo et au Jeu de Paume pour la partie traitant des XIXe et XXe siècles. A l’issue de cette manifestation, un don important d’œuvres italiennes contemporaines fait par le sénateur Borletti permit d’étoffer les collections du Jeu de Paume. Début 1936, enfin, un don fait à la Ville de Paris par le comte Sarmiento permit l’ouverture au Petit Palais d’une salle regroupant des artistes italiens et des peintres de l’École de Paris.
Ce don fut la dernière manifestation de ce qui apparaît comme un véritable programme de propagande en faveur de l’Italie fasciste qui ne fut progressivement abandonné qu’après l’invasion de l’Ethopie par l’armée italienne fin 1935, suite à l’accord tacite que Laval avait donné Mussolini en janvier.
A travers quelques-unes des œuvres entrées dans les musées français dans cette période, l’exposition présentée dans la galerie la Box voudrait retracer les mécanismes de cette propagande. Elle met en particulier l’accent sur les acteurs français et italiens qui la mirent en œuvre, comme les membres du Comité France-Italie, parmi lesquels on trouve le conservateur du Jeu de Paume, André Dezarrois, et le comte Sarmiento, mais aussi des artistes comme Tozzi et Marinetti.
Quoique liés, ces acteurs n’en occupaient pas moins des positions très différentes. Si les dons de 1932-1933 constituèrent une opération de séduction, les œuvres sélectionnées en 1935 pour entrer dans les collections nationales françaises affichent ainsi le caractère de plus en plus réactionnaire et autoritaire du régime de Mussolini. Début 1936, la donation Sarmiento à la Ville de Paris tenta in fine de réunir les différentes forces en présence, de l'aérofuturisme à l’art néo-renaissant du sculpteur Antonio Maraini, au sein d’un ensemble non plus seulement italien, mais résolument « européen ». Cette exposition voudrait enfin rappeler le rôle actif des musées français dans la promotion d’un modèle fasciste à travers celle, en apparence bénigne, d'un « art latin ».
Borra, Campigli, Carrà, De Pisis, Fillia, La Monaca, Oppo, Severini, Sironi, Tosi, Tozzi… avec des œuvres des collections du Centre Pompidou, Musée national d’Art moderne-Centre de création industrielle, du Musée d'Art moderne de la Ville de Paris, du Musée de Grenoble et du Centre national des Arts plastiques, Fonds national d’Art contemporain
La Box
9, rue Édouard-Branly
18006 Bourges cedex
T./F. : +33 (0)2 48 24 78 70
la.box@ensa-bourges.fr
box.ensa-bourges.fr
Ouvert tous les jours de 14 h à 18h
sauf dimanches et jours fériés
les lundis sur rendez-vous21 janvier au samedi 20 février 2010
vernissage le jeudi 21 janvier à 18h
Commissariat : Catherine Fraixe
En lien avec le cycle de conférences de l’École nationale supérieure d’art de Bourges sur les Retours à l’ordre ?
Avec la participation des étudiants : Audrey Blondy, Kai He, Mathilde Hiesse, Marie Lemaire, Delphine Petitjean-Toison, Camille Pitault, Xavier Rognoy
Ce don fut la dernière manifestation de ce qui apparaît comme un véritable programme de propagande en faveur de l’Italie fasciste qui ne fut progressivement abandonné qu’après l’invasion de l’Ethopie par l’armée italienne fin 1935, suite à l’accord tacite que Laval avait donné Mussolini en janvier.
A travers quelques-unes des œuvres entrées dans les musées français dans cette période, l’exposition présentée dans la galerie la Box voudrait retracer les mécanismes de cette propagande. Elle met en particulier l’accent sur les acteurs français et italiens qui la mirent en œuvre, comme les membres du Comité France-Italie, parmi lesquels on trouve le conservateur du Jeu de Paume, André Dezarrois, et le comte Sarmiento, mais aussi des artistes comme Tozzi et Marinetti.
Quoique liés, ces acteurs n’en occupaient pas moins des positions très différentes. Si les dons de 1932-1933 constituèrent une opération de séduction, les œuvres sélectionnées en 1935 pour entrer dans les collections nationales françaises affichent ainsi le caractère de plus en plus réactionnaire et autoritaire du régime de Mussolini. Début 1936, la donation Sarmiento à la Ville de Paris tenta in fine de réunir les différentes forces en présence, de l'aérofuturisme à l’art néo-renaissant du sculpteur Antonio Maraini, au sein d’un ensemble non plus seulement italien, mais résolument « européen ». Cette exposition voudrait enfin rappeler le rôle actif des musées français dans la promotion d’un modèle fasciste à travers celle, en apparence bénigne, d'un « art latin ».
Borra, Campigli, Carrà, De Pisis, Fillia, La Monaca, Oppo, Severini, Sironi, Tosi, Tozzi… avec des œuvres des collections du Centre Pompidou, Musée national d’Art moderne-Centre de création industrielle, du Musée d'Art moderne de la Ville de Paris, du Musée de Grenoble et du Centre national des Arts plastiques, Fonds national d’Art contemporain
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Commissariat : Catherine Fraixe
En lien avec le cycle de conférences de l’École nationale supérieure d’art de Bourges sur les Retours à l’ordre ?
Avec la participation des étudiants : Audrey Blondy, Kai He, Mathilde Hiesse, Marie Lemaire, Delphine Petitjean-Toison, Camille Pitault, Xavier Rognoy