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20 juin - 31 octobre, exposition Un siècle de paysages sublimés au Musée d’art moderne de Céret

De sa période moderne à sa période actuelle l’histoire artistique de Céret est en effet profondément marquée par le lien sentimental et créatif qu’entretiennent les artistes avec les paysages des alentours et cette thématique devient à l’évidence, le lien fédérateur entre tous les artistes ayant séjourné dans la ville.
La création contemporaine sera également représentée autour d’artistes travaillant sur le concept du
paysage, donnant ainsi à lire une parfaite continuité, entre art historique et recherche contemporaine prouvant ainsi à quel point le paysage garde toute son actualité après de nombreux siècles de présence dans l’histoire de l’art.


L’exposition « Céret : un siècle de paysages sublimés »

Chaïm Soutine, Les platanes à Céret, Place de la liberté, 1922 Huile sur toile, 72.5 x 63.5 cm, Collection privée © ADAGP, Paris 2009
Chaïm Soutine, Les platanes à Céret, Place de la liberté, 1922 Huile sur toile, 72.5 x 63.5 cm, Collection privée © ADAGP, Paris 2009
se propose de raconter au fil des paysages peints, le passage des artistes les plus importants du XXe siècle dans cette ville : Pablo Picasso, Georges Braque, Auguste Herbin, Chaïm Soutine, Pierre Brune, André Masson, Manolo, Pinkus Krémègne, Juan Gris, Francis Picabia, Georges Deniker, Marc Chagall, Raoul Dufy, Jean Marchand, Moïse Kisling, Max Jacob, Maurice Loutreuil, Frank Burty Haviland, André Lhote…
Elle illustre aussi le dialogue qui s’établit sur cette thématique entre ces artistes et ceux de la région comme Etienne Terrus, Aristide Maillol, Louis Bausil, Camille Descossy…

Céret au début du XXe siècle

Au début du XXe siècle, Céret, capitale du Vallespir est une petite ville de 3800 habitants, à l'urbanisation très dense, aux rues étroites, structurées par de hautes maisons, bien intégrées dans le paysage. Dotée de quelques industries locales (espadrille, tissus, tonnellerie et liège), elle vit au rythme des fêtes traditionnelles qui attirent des milliers de visiteurs : la Saint-Ferréol, la Saint-Pierre, la foire et les corridas, qui sont animées par d'exceptionnelles cobles, portées par une belle tradition musicale.

A proximité, le petit port de pêche de Collioure devient le haut lieu du Fauvisme, en accueillant dès 1905 Henri Matisse et André Derain. Matisse qui y réside périodiquement entre 1906 et 1914, invite ses amis Marquet, Manguin et Camoin, à le rejoindre.
Céret prend part à l'aventure artistique moderne en accueillant, en 1910, trois artistes qui font de la ville un foyer de l'avant-garde cubiste : Manuel Martinez Hugué (dit Manolo), Déodat de Séverac et Frank Burty Haviland.
A Céret, par leur travail et par les liens qu'ils tissent avec les artistes et les amateurs éclairés locaux, les trois amis créent un véritable foyer pictural. Participent à cette aventure Victor Crastre, Pierre Camo, Etienne Terrus, Aristide Maillol, et Michel Aribaud, amateur d'art et négociant en vins, qui plus tard léguera sa collection à la ville, en vue de la création d’un musée.
Puis ce sont d’autres artistes qui se joignent à ce premier groupe, venant aussi bien de Montmartre que du Bateau Lavoir : Picasso dès 1911, suivi par Braque, Juan Gris, Max Jacob, Auguste Herbin, Sonia Delaunay, Francis Picabia... Nombre de paysages majeurs du cubisme analytique et synthétique y sont peints par Braque et Picasso, en pleine recherche cubiste. L’un et l’autre travaillent alors sur la forme verticale et pyramidale. L’architecture de la ville de Céret, ses ruelles étroites et les montagnes si
proches, répondent parfaitement aux préoccupations plastiques de ces deux artistes.
Qualifiée de "Mecque du cubisme" par André Salmon, Céret devient un lieu de collaboration plastique étroite pour les peintres cubistes.

La Première Guerre mondiale suspend provisoirement cette nouvelle dynamique culturelle.

Elle laisse à Céret une empreinte durable, comme en témoigne le Monument aux morts, commandé en 1919 au sculpteur Aristide Maillol pour la Place de la Liberté.
Dès 1916 une seconde vague de séjours s’organise autour des artistes de Montparnasse et de La Ruche. Ainsi Céret bouleverse les vies de Krémègne et de Soutine, anciens élèves de l'école des Beaux-arts de Vilna, en Lituanie, pensionnaires de la Ruche à Paris depuis 1913.
Ils sont rejoints par Jean Marchand, André Masson, Albert Marquet… André Lhote et Berthol Mahn en 1928, Joan Maragall effectue de nombreux séjours dans la ville entre 1921 et 1937.
Céret devient aussi lieu d’asile des artistes, Pablo Gargallo y revient en 1939, pendant son exil hors de l'Espagne franquiste, après un premier séjour en 1926. Cette réalité se confirme en 1940, quand Céret devient le refuge, ou la localité de passage, des artistes et des intellectuels parisiens, comme Jean Cassou, Jean Cocteau, Marc Saint-Saëns, Raoul Dufy ou Albert Marquet.
Plus tard, André Eulry s’installera à Céret à partir de 1955 jusqu'à sa mort en 1980, ou Joan Ponç qui, lui, passe à Céret les hivers de 1976 à 1980.

Le musée ouvre ses portes en 1950

Le musée ouvre ses portes en 1950 grâce aux dons conséquents de tous les artistes ayant séjourné dans la ville depuis le début du siècle. Pour exemple Picasso donne 53 pièces, aujourd’hui le musée en possède 70 et Matisse donne 14 dessins réalisés à Collioure en 1905 constituant ainsi une collection très intimiste et liée à l’extraordinaire histoire de la ville.
En 1993 la réouverture du musée remanié et agrandi a impulsé une nouvelle réflexion concernant le projet scientifique et culturel qui se fonde sur le concept du passage et l’implication des artistes contemporains dans l’écriture des nouvelles pages de l’histoire de Céret.
C’est pourquoi, retrouver sur les cimaises du musée plus de 250 oeuvres réalisées par une cinquantaine d’artistes, qui ont jalonné le XXe siècle à Céret, jusqu’aux artistes les plus contemporains qui réfléchissent aujourd’hui sur le concept du paysage, est un moment de confrontation artistique qui permet de re-visiter les grands mouvements que sont le cubisme, l’expressionnisme , la figuration, l’abstraction, et plus près de nous les installations, vidéos, photos, multimédias.
Mais aussi de prendre la mesure de la confrontation et réflexion entre le paysage sublimé et magnifié présenté à l’intérieur du musée, avec une mise en perspective muséographique et pédagogique et le choc émotionnel visuel et esthétique de la rencontre du visiteur avec les paysages réels de l’extérieur du musée.

Informations pratiques

Musée d'art moderne de Céret
8, Boulevard Maréchal Joffre -
66403 Céret cédex – France
T. + 33 (0)4 68 87 27 76 / F. + 33 (0)4 68 87 31 92
contact@musee-ceret.com
www.musee-ceret.com

Horaires d'ouverture
Tous les jours de 10 h à 19 h jusqu’au 30 septembre
et de 10 h à 18 h jusqu’au 31 octobre
Tarifs - Collection permanente + exposition temporaire :
Plein tarif : 8 € / Tarif réduit : 6 € / Gratuit jusqu'à 12 ans

pierre aimar
Mis en ligne le Mercredi 18 Mars 2009 à 23:59 | Lu 3160 fois

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