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12 mars au 19 septembre 2010, exposition Jean Couty au Musée d’art religieux de Fourvière à Lyon

Le Musée d’art religieux de Fourvière propose du 12 mars au 19 septembre 2010, une exposition consacrée au peintre Jean Couty. Avec une soixantaine de peintures et de dessins, le Musée de Fourvière et la famille de l’artiste proposent de dévoiler “l’âme du peintre”.
L’exposition sera inaugurée le 11 mars par le cardinal Philippe Barbarin.


Jean Couty, un pinceau, un coeur

Couty, Aux champs
Couty, Aux champs
Jean Couty (1907-1991), exprime sa sensibilité par une très abondante production. Il a aimé peindre sa ville, Lyon, surtout Fourvière et la cathédrale Saint-Jean, mais aussi les grandes églises romanes de France et tout naturellement les hommes et les femmes (anonymes ou figures célèbres) qu'il a côtoyés.
De son vivant et après sa mort, de nombreuses expositions, en France et à l’étranger, ont rendu hommage au talent de Jean Couty.
En mars 2010, le Musée d’art religieux de Fourvière accueillera une soixantaine de ses oeuvres majeures et inédites.
Pourquoi une nouvelle exposition à Lyon, après celle du Musée Paul Dini (2002), après celle de Vogüé (Ardèche, 2006), celle du centenaire de sa naissance (Hôtel-Dieu) et celle du Musée des Beaux-Arts de Lyon ?
Le projet du Musée de Fourvière tend à montrer "l'âme de l'artiste", sa culture chrétienne, sa sensibilité
humaniste qui lui ont permis de reconnaître en chaque homme, un frère.
Modestes églises de villages, édifices lyonnais, scènes de la vie quotidienne, souvenirs de voyages, tout dans l'oeuvre est prétexte à la “lumière”.
Grâce à des oeuvres connues, mais très peu montrées comme le Benedicite (collection Musée des Hospices Civils de Lyon) ou d'autres totalement inédites, le visiteur approchera cette humanité qui rend l'artiste si attachant bien au delà du confluent du Rhône et de la Saône.

L'exposition s'articule en quatre parties distinctes :

Couty, Le pont Bonaparte avec Saint-Jean
Couty, Le pont Bonaparte avec Saint-Jean
- Couty, peintre des églises romanes, peintre de Lyon,
- Couty et la prière des hommes,
- Couty et la souffrance des hommes,
- Couty et le travail des hommes.

Parce qu’il sait recueillir l'âme d'un lieu, qu'il sait être perméable à sa beauté et à sa majesté, Jean Couty est capable de rendre à la toile blanche un supplément d'âme. Vues de Lyon, églises romanes sont, sans-doute, la partie de l’oeuvre du peintre, la plus connue.
Témoin de son temps :
- parce qu’il sait qu’il est membre de l'Eglise universelle, il perçoit que chacun peut y trouver sa place à part entière, du simple sacristain d'une église de campagne, jusqu'au Vatican.
- parce qu’il est sensible aux détresses - énormes (tremblement de terre au Liban) ou personnelles (parabole des fous) des hommes, Couty y puise l’occasion de rendre hommage au courage humain.
- parce qu’il sait reconnaître en chaque homme, l'étincelle de lumière, il s'adresse à tous : ouvriers des
chantiers, paysans moissonnant, mères allaitant, filles de joie... Couty est un homme attentif à tous ceux qui vivent autour de lui, et veut leur rendre hommage dans leur quotidien.

Un artiste a Dieu dans sa tête et le diable au corps (Claudel)

Jean Couty (1907-1991) fils de maçon originaire de la Creuse, est le plus lyonnais des peintres lyonnais et l'un des plus grands artistes contemporains dans la plus pure tradition de la peinture française. A travers son oeuvre, il est un véritable "témoin de son temps" ; il sera d'ailleurs lauréat du grand Prix des "Peintres Témoins de leur Temps" à Paris, en 1975 avec sa toile Le chantier du métro.
A 15 ans, sur les conseils de Tony Garnier, il suit les cours de l'école des Beaux-Arts de Lyon et s'oriente vers le métier d'architecte.
En 1925, il intègre la classe d'architecture de Sainte-Marie-Perrin. L'année suivante, il entre à l'atelier de Tony Garnier. Il obtient son diplôme d'architecte DPLG en 1933.
Il affirme après que son maître lui ai conseillé d'opter pour la peinture "on devient architecte, on naît peintre".
C'est en vacances dans la Creuse qu'il peint ses premières compositions. Scènes rustiques qui - à l'exemple de Courbet - consacrent l'humain comme élément essentiel dans la composition.
Dès 1928, apparaissent les premières églises romanes.
Ainsi les sujets principaux sont définis, les paysans, les ouvriers, la famille, la religion, les courtisanes jalonneront l'oeuvre de Jean Couty.
Paris l'attire. Il expose dans la capitale galerie Worms (1937), mais c'est Katia Granoff, rencontrée à Lyon pendant la guerre, qui lui donne sa chance en montrant une exposition personnelle dès 1945 dans sa galerie parisienne. C'est ici, que Picasso aurait admiré Le Benedicite et dit au peintre lyonnais "plus personne ne sait peindre comme çà, aujourd'hui !"

Couty est désormais considéré par ses pairs comme un "mystique".
Il l'est d'autant qu'il fréquente le mouvement de la Résistance chrétienne "Temps présent" dans lequel il se lie d'amitié avec Stanislas Fumet, Emmanuel Mounnier, Hubert Beuve-Méry ou encore Simone Weil. En 1948, l'Etat acquiert Les deux vieilles. Les récompenses honorifiques affluent.
Couty est nommé chevalier des Arts et Lettres (1958), puis chevalier de la Légion d'Honneur deux ans plus tard.
Suivront les insignes d'officier des Arts et Lettres (1970). C'est en 1987 que Gilbert Carrère Préfet du Rhône, actuellement le Président de l'association "Les amis de Jean Couty", lui remet la croix de commandeur des Arts et Lettres.
La vie de Jean Couty est aussi marquée par sa rencontre avec le père Jules Monchanin, prêtre retiré en Inde qui voulait vivre sa foi au rythme de la spiritualité hindoue. On peut dire que c'est lui qui a marié "spirituellement" le peintre avec Simone Drevon. De cette union naît Charles-Olivier, aujourd'hui ardent défenseur de l'Oeuvre de son père, avec l'association Les amis de Jean Couty.
Outre sa série des églises romanes - sujet sur lequel Lydia Harambourg, consacrera un ouvrage, (éd. Ides & Calendes, 1998) - Couty aborde le portrait des grandes figures de la chrétienté, (Pie XII, Jean XXIII) et effectue aussi un pèlerinage en Terre Sainte (1971).
Lyon lui rend hommage par une exceptionnelle exposition (Elac-Perrache, 1977) Le peintre et le format, où l'artiste est confronté à Fougeron et Hantaï. Le public est alors impressionné par les dimensions monumentales des oeuvres.
A la demande du chanoine Louis Perrin (rédacteur en chef de l'hebdomadaire diocésain) Couty illustre d'un Christ triomphant au dessus d'un paysage urbain, la couverture du n° 1956 de "L'Essor du Rhône" (1984).
Tour à tour ambitieux, modeste, affable, tranchant, inquiet ou conquérant, Jean Couty a fait sienne la parole de Paul Claudel qu'il admire "un artiste a Dieu dans sa tête et le diable au corps".

L'œuvre de Couty

Couty a peint les grandes cathédrales et les églises romanes de France, tout comme il a saisi la vérité des scènes de genre et de chantiers qui ont transformé le visage de Lyon de l'après-guerre. Il s'affranchit des écoles, en étant néanmoins considéré comme l’un des successeurs de l'humanisme d'un Courbet et le mysticisme expressif d'un Rouault. Son oeuvre traite de thèmes directement inspirés par le labeur des hommes, la splendeur du paysage et la puissance du sentiment religieux. Si l'on réunissait bout à bout chaque toile, on obtiendrait une grande fresque d'un lyrisme étonnant, à la fois réaliste, dramatique, mais aussi plein d'espoir.

LYON
L'attachement à Lyon est omniprésent dans la majeure partie de l'oeuvre. Les teintes vives -des rouges-orangés somptueux des Couchers de soleil sur la ville, contrastent toujours avec les ombres tantôt grises, tantôt violacées des maisons en contre-jour.
Les dômes et les clochers résistent au souffre des couleurs solaires, dans des tonalités souvent éteintes. Lyon la grise est devenue "florentine" au fil du temps. Et Couty semble avoir noté ce changement flamboyant, notamment lorsque les quais de Sâone s'irisent du feu de sa palette.

LES ÉGLISES ROMANES
Couty veut peindre comme on construit. Il peut peindre les églises romanes "très facilement, car ce sont toujours des façades riches en couleurs.
C'est souvent fait avec la pierre de lave des volcans. La diversité des tons est accentuée par
l'architecture, par les voussures, les tympans, les chapiteaux...".
Ainsi, ses compositions d’églises romanes sont guidées par une intériorité que le peintre exprime dans une pâte épaisse et une palette vive et contrastée d'un geste expressionniste.

LES PAYSAGES
Le peintre a toujours vécu à l'Ile Barbe. En se rendant à Lyon, il est souvent happé par la beauté des rives de la Saône.
Ainsi, il privilégie les contours de la rivière que surplombe Fourvière. Mais il a également peint les paysages du Beaujolais, les Dombes et ceux de l’Isères. C'était pour lui le temps des Meules de foin et autres scènes campagnardes.
Chaque élément du tableau est ordonné, comme si l'architecte en lui, dictait une règle en rapport à l'émotion entrevue face à la nature.

LES PORTRAITS
Les portraits de Couty sont caractérisés par un réalisme qui s’inscrit dans la suite des frères Le Nain ou de Courbet. Couty a aimé l'humanisme des personnages dans L'enterrement à Ornans du peintre franc-comtois. L’écriture de Courbet donne aux visages une densité quasiment divine. Couty, à son tour, conjugue l'humanité et la spiritualité des visages. Il conjugue la solidité du trait et la simplification de la palette.
Le peintre trouve son inspiration dans l'humilité sincère du cercle familial ou la simplicité tranquille des plus modestes.

LES SCÈNES DE GENRE ET NUS
Couty excelle dans les scènes de genre. Comme Courbet lorsqu'il peignait L'atelier, inventant une véritable fiction autour de lui, Couty offre un véritable rôle à chacun de ses personnages.
Ainsi donne-t-il à un simple sujet anecdotique une ampleur qui peut être historique. Homme engagé, le peintre l’est aussi, dénonçant la cruauté des hommes. Il peint des combattants de la guerre d'Espagne, Les Juifs du ghetto de Varsovie, ou encore Les filles de joie dans des attitudes provocantes.

LES NATURES MORTES
Toutes les natures mortes brossées dans une pâte abondante, prennent en compte les "clichés paysans" dont le peintre se souvient depuis son enfance. Il dispose d'un sens inné de la couleur pour tout ce qui provient du fruit de la terre. Parfois les compositions s'organisent autour du thème du pain et du vin. La table devient alors un autel pour le genre humain.

LES VOYAGES ET INFLUENCES
A l'invitation de Tony Garnier, Couty entreprend son périple roman. Partout où il séjourne, il s'enrichit de ce qu'il voit. Les lieux saints tels Jérusalem ou Rome lui parlent, mais aussi d'autres pays mythiques tels l'Egypte, le Liban, la Grèce, Ceylan, la Turquie, New-York, l'URSS... ponctuent ses tableaux de détails émouvants.

Pratique

Musée d’art religieux de Fourvière
8, place de Fourvière - 69005 Lyon.
Ouvert tous les jours sauf dimanche de Pâques
de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 17h30.
04 78 25 13 01 - www.lyon-fourviere.com


ACCUEIL DU PUBLIC :
Tous les jours de 10h à 12h30 et de 14h à 17h30 (fermé le dimanche de Pâques)
Document d’aide à la visite : français, anglais, espagnol, allemand et italien.
Parcours enfants pour les 6/8 ans et les 9/12 ans.
PRIX D’ENTRÉE :
Plein tarif : 4 euros.
Tarif réduit : 2,50 euros (étudiants, personnes à mobilité réduite, chômeurs, prêtres, religieux, religieuses).
Gratuit : moins de 16 ans accompagnant leurs parents, City-Card, ICOM, Amis du Musée, carte de presse,
enseignants et étudiants (sur présentation de la carte).
LES VISITES :
- Visite individuelle libre ou commentée sur demande, selon la disponibilité des guides.
- Visite commentée pour les groupes, sur réservation (Tel : 04 78 25 86 19).

pierre aimar
Mis en ligne le Mercredi 10 Février 2010 à 19:50 | Lu 4480 fois

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